Pour faire face aux coûts de l'énergie, certains restaurateurs ont décidé de répercuter cette hausse sur leurs clients. Des témoins nous ont prévenus via le bouton orange Alertez-nous. La pratique est légale, mais cela doit être stipulé clairement dès l'entrée, comme c'est le cas dans les établissements de Michel à Bruxelles.
Frédéric a contacté dernièrement la rédaction de RTL info pour nous faire part d'un constat étonnant: la présence d'un "supplément énergie" sur l'addition du restaurant où son père avait mangé la veille, à Nivelles (Brabant wallon). Sous les plats (18€), les desserts (6€), les boissons (4€) et les cafés (3€), on peut lire une "participation énergie" de 4€. "Est-ce légal?", se demande-t-il. "Et si oui, va-t-on bientôt ajouter sur l'addition la main d'oeuvre et la gestion des déchets ?".
Nous avons mené l'enquête et la piste remonte à Bruxelles, chez Michel De Bloos, l'administrateur délégué de la chaîne de restaurants dont fait partie celui où a mangé le père de Frédéric. Depuis quelques jours, dans ces restaurants, une petite notice est apparue sur les tables:
Les clients sont prévenus : ils devront payer 1 euro supplémentaire par personne. 1 euro de "participation énergie". Cette somme représente l’augmentation du coût énergétique nécessaire à la confection d’un plat.
Dans ses 14 restaurants, l’entrepreneur que nous avons rencontré dit avoir déjà fait toutes les économies possibles: lampes à basse consommation, panneaux solaires… mais certaines dépenses restent incompressibles. "Les plaques à induction, c'est autour de 3.500 watts. Puis il y a des frigos, une chambre froide, il faut de l'eau chaude… tous ces trucs-là, c'est de l'énergie", détaille Michel De Bloos, administrateur délégué d'une chaîne de restaurants.
C'était simple: je me suis dit juste 1 euro par client
Plutôt que de répercuter les coûts sur ses repas, le restaurateur a choisi la transparence. "Je me suis rendu compte qu'en gros, on avait sur l’ensemble de nos restaurants à peu près 100.000 euros d'augmentation de factures. Et on a à peu près, par mois, 100.000 clients sur l'ensemble des restaurants. C'était simple: je me suis dit juste 1 euro par client", confie Michel De Bloos.
Règles à respecter
Le supplément permet au restaurant de rester à flot et reste légal, tant qu’il est annoncé clairement au consommateur avant le début du repas. "La détermination du prix est tout à fait libre entre le client et le restaurant. Vous pouvez faire votre steak à 20 euros un jour et à 21 euros parce que l'électricité augmente ou parce que vous avez subi le covid. Si le consommateur est d'accord et que c'est affiché par écrit de manière tout à fait claire, c'est parfait, il n'y a rien à redire", indique Laurent Mosselmans, avocat. Pour lui, c'est aussi un atout commercial. "Si jamais l'électricité rediminue ou si le covid est loin de nous, et que le restaurant repasse son steak à 20 euros, on va peut-être se dire 'Ce restaurateur est honnête et sympathique, je vais manger mon steak chez lui'".
Plutôt bien accueilli
Dans le restaurant de Michel, la démarche est d’ailleurs plutôt bien accueillie par les clients. "Payer 1 euro, oui pourquoi pas, si ça peut permettre de continuer", confie une dame. "On est dirigé par des imbéciles donc on doit bien quand même mettre quelque chose de notre côté pour que la baraque continue à tourner", réagit un homme.
Ici, la mesure se veut temporaire. Si la situation énergétique s’améliore, le restaurant baissera son supplément jusqu’à, il l’espère, le supprimer complètement.
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