Certains établissements scolaires optent pour une pédagogie alternative, une autre manière d'apprendre dans laquelle l'enfant est plus actif, plus participatif. Ce changement peut parfois être difficile à mettre en place, non pas pour des raisons de moyens financiers, mais parce qu'il faut faire évoluer les mentalités. Nathalie De Norre et Michel Herinckx se sont rendus dans une école de ce type pour le RTL info 13h.
Dans cette classe de 2e primaire de l'école Singelijn à Woluwe-Saint-Lambert, l'institutrice ne se tient pas devant le tableau ou derrière son bureau. "On est très souvent au coin tapis en train de discuter de solutions, comme maintenant", explique Virginie en poursuivant sa discussion avec les élèves.
L'école pratique depuis 6 ans une pédagogie active, de type Decroly: le professeur devient une sorte de coach. "Je suis un guide pour eux, explique l'institutrice. Donc je pars de leur vécu, des situations de classe, de la vie de tous les jours, et je les guide vers leurs apprentissages".
Une pédagogie active
Ce matin, l'apprentissage passe par la longueur de la nouvelle passerelle qui relie l'école à la plaine de jeux : "On va aller la mesurer parce qu'hier, ils se sont posés la question si elle était longue ou très logue, et donc on va aller vérifier ça avec eux. Ils me proposent des solutions pour aller voir ce qu'il en est".
Il y a 24 élèves dans la classe, donc deux enfants malentendants, mais aussi une petite fille trisomique. Et tous font de la pédagogie active.
"On n'a pas de moyens supplémentaires, donc on fonctionne comme toutes les écoles, ajoute Virginie. Je ne suis pas payée plus, je n'ai rien reçu de plus. La seule chose c'est une question de volonté, d'envie et de motivation pour tout le monde: et pour les enfants, et pour nous".
La crainte du changement
L'initiateur du projet, Dominique Paquot, est arrivé il y a 6 ans avec pour mission de changer la pédagogie. Ça a été un véritable tsunami à l'époque puisque 120 élèves sont partis de l'école: "parce qu'on éliminait peut-être les évaluations, les points, parce qu'il y avait moins de devoirs, parce que on mettait l'enfant un peu plus acteur. Je pense que les parents ont eu peur qu'ils n'aient pas assez de savoir, qu'ils ne puissent pas aller dans des secondaires bien fortes ou qu'ils ne puissent pas aller à l'université", explique le directeur.
Cette crainte du changement a également été partagée par certains profs. Si ça c'est bien passé dans cette école, cela n'a pas été le cas partout. D'autres institutrices ont tenté de changer de pédagogie dans leur école. Burn-out et problèmes de santé s'en sont suivis, elles témoignent donc anonymement. "Ce qui freine vraiment, c'est le système, c'est les collègues, c'est le cadre institutionnel. Et là on se retrouve bloqués, paralysés, et physiquement anéantis", explique cette institutrice.
Sans soutien de la direction, les tentatives de changements sont vouées à l'échec. À l'école Singelijn, c'est tout le contraire : après 6 ans la direction ouvre une nouvelle classe, et toute ne section humanité.
La suite de cette enquête sur l'école est à découvrir demain dans Coûte que Coûte à 19h45 sur RTL TVI.
Vos commentaires