Le front commun syndical réagit mardi avec "consternation" à l'accord sur le travail de nuit dans le cadre de la réforme du marché du travail. L'exécutif "se fait l'écho des demandes de patronales en essayant de mettre hors-jeu la concertation dans tous ses aspects, sans aborder sérieusement la question globale de l'e-commerce", dénoncent dans un communiqué conjoint les syndicats socialiste, chrétien et libéral.
Nic Gortz, permanent syndical CSC, était au micor du RTL info 13 Heures: "C'est une vaste escroquerie dans le sens où le principal problème en Belgique ce sont les salaires. Ici, on est en train de compresser le temps de travail. La question est de savoir si les gens vont utiliser cela pour travailler en quatre jours et être à la maison après; ou comme dans le secteur du gardiennage où ils ont déjà la possibilité de comprimer leur horaire en quatre jours/semaine mais où la plupart des gens font un travail de 'taxi' pour arrondir les fins de mois."
La paix sociale se gagne, mais pas auprès du gouvernement en faisant du lobby
Les organisations estiment que gouvernement et patronat font preuve d'une "vision étriquée" qui "n'apportera pas le souffle nécessaire pour pérenniser le secteur de la distribution". Elles rappellent que "plus de 500.000 travailleurs, au bas mot, sont concernés" par l'e-commerce.
"Le gouvernement s'était engagé à une conférence large sur le sujet. Une fois de plus, il a dupé les travailleurs en trouvant des accords dans les salons feutrés du kern et avec l'aide de (la fédération du commerce et des services) Comeos", flinguent les syndicats.
Pour ces derniers, l'objectif est de "mettre en place un travail de nuit au rabais sur le modèle Post NL, avec des emplois précaires". "Nous continuerons le travail commencé, à savoir un vrai débat sur l'e-commerce et l'avenir du commerce, à la loyale, dans le secteur et dans les entreprises", avertissent les syndicats. "La paix sociale se gagne, mais pas auprès du gouvernement en faisant du lobby", concluent-ils. A noter que si l'accord a été salué par le patronat francophone, Comeos et l'UCM en tête, l'accueil est nettement plus froid au nord du pays, où le Voka le juge trop léger tandis que l'Unizo évoque une "occasion manquée".
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