BMW a procédé à une mise à jour de son modèle électrique i3, et propose en plus désormais une i3S. Une évolution que l'on n'attendait pas, mais qui ne manque pas de croustillant. Pas sûr, pourtant, que ce soit ce que recherchait l'amateur du "full électrique".
Quatre ans après son lancement, le modèle i3 de BMW s'offre une cure de jouvence. Le châssis est plus large et les lignes ont été affinées. La nouveauté, c'est que BMW a aussi doté son modèle d'une version S, plus sportive. Un choix étonnant, car l'i3 a déjà le don d'humilier des petites GTi au démarrage avec son couple de 250 Nm, et qui passe à 270 Nm avec l'i3s. Là où l'on imaginait des développements en termes d'endurance et d'autonomie, le constructeur bavarois surprend et joue donc la carte de la performance. Soit ! Après tout, il connaît certainement mieux ses clients que nous...
Mais trêve de discussions. Allons voir ce que cela vaut sur la route.
A peine assis dans l'i3s, on découvre une planche de bord épurée qui nous plonge dans le futur et nous offre une visibilité avant inégalable. On a directement un sensation de flotter, presque de voler même. Et puis il y a cette sensation qui reste étrange de démarrer un moteur et... rien. Il ne se passe rien. Pourtant, quand on effleure la pédale, eh bien oui, ça avance ! Et plutôt pas mal d'ailleurs, car la i3 développe une puissance équivalente à 170 cv, et comme toujours avec les moteurs électriques, une puissance surprenante à bas régime. En mode i3s (sport), on arrive à 184 cv.
Par contre, si ça décolle, gare à l'atterrissage. Car arrêter d'accélérer signifie presque freiner. Cela a de quoi surprendre au début, la voiture rechargeant ses batteries en utilisant l'énergie cinétique. S'il n'y a pas de vitesse, on garde bien une pédale de frein. Mais honnêtement, elle n'est là que pour l'urgence, tant cette voiture appelle au "One pedal driving" (conduite à une pédale). On "joue" ainsi uniquement avec cet accélérateur pour adapter sa vitesse sans accoup brutal, en anticipant bien les ralentissements qui vont se présenter à nous. S'il est vrai que cette i3s "déménage" quand on la sollicite, c'est selon nous cette conduite qu'insuffle ce type de moteur et c'est là qu'elle a tout à gagner, offrant une "zénitude" incroyable au conducteur et à ses passagers. Sans oublier que tout cela se fait sans le moindre bruit, si ce n'est quelques bruits d'air une fois qu'on passe les 100 km/h. C'est un confort qu'il faut vivre pour réaliser à quel point on est incommodé par un vacarme permanent, sans même s'en rendre compte. Quand celui-ci disparaît... c'est magique ! Les piétons doivent d'ailleurs le savoir. Avant de traverser, il faut regarder à gauche, et à droite, car l'i3, on ne l'entend pas.
Jusqu'à 240 km d'autonomie, rechargés en une nuit
Le point qui dérange souvent avec l'électrique, c'est l'autonomie. Avec cette i3, BMW annonce une autonomie de 200 km en cycle normal. Un peu moins en cycle sport, et jusqu'à 240 km en cycle Eco. Le tout se recharge en une nuit, voire en une heure sur une borne extérieure. Honnêtement, à part pour les départs en vacances ou si vous faites Bruxelles-Arlon tous les jours, rien ne s'y oppose. Mais reconnaissons tout de même que l'i3 se sent particulièrement bien en ville ou en périphérie, et que l'intérêt majeur est que le moteur ne doit pas chauffer, ce qui est particulièrement intéressant pour les petits trajets, que ce soit en ville ou pas. Pour une personne qui fait moins de 5 kilomètres pour se rendre au travail, c'est vraiment l'idéal. Notons encore que nous avons réussi à baisser notre consommation durant le test à 12,5 kwh/100 km, ce qui nous a même permis d'aller au-delà des 240 km annoncés par BMW. On n'est pas allé au bout, mais on pense qu'on aurait pu flirter avec les 300 kilomètres.
Et puis, il y a encore la "Range Extender". Mais qu'est-ce que cela ? C'est un petit moteur thermique, 2 cylindres, qui sert à... recharger sa batterie. Muni d'un petit réservoir de 9 litres, il permet d'assurer une recharge qui nous offrira encore 100 km supplémentaires en cas de besoin. Ce n'est pas l'idéal pour une utilisation fréquente, mais si on est perdu ou qu'on ne trouve pas de prise, ça dépanne...
Reste à évoquer l'habitacle aux lignes quelque peu futuristes. Là encore, c'est très relaxant, très zen. La hauteur des sièges et les portes à ouverture antagoniste permettent un accès très facile à la banquette arrière, idéal quand on doit mettre des enfants en siège auto. Par ailleurs, même derrière on jouit d'une très bonne visibilité. C'est vraiment agréable et va très bien avec le style global de cette voiture qui se veut "cool" et familiale.
Qu'en penser ?
La route se consomme différemment à bord d'une i3. D'ailleurs, une fois qu'on s'y trouve et qu'on regarde à l'extérieur, on a un étrange sentiment d'observer le passé. Surtout quand on voit des automobilistes faire vrombir un moteur, parfois pour pas grand-chose. Par contre, même si elle est très agréable et très efficace, on a un peu de mal à comprendre le choix de l'i3s. Faire sensiblement progresser l'autonomie plutôt que la performance nous semble plus sage et plus en adéquation avec la conduite "éco friendly" que génère cette voiture. C'est la raison pour laquelle on opterait plus pour une i3, dont le prix de départ est à 38.100 euros, avec quelques options, plutôt qu'une i3s qui débute à 41.700 euros. Car, comme on l'a dit plus haut, "S" ou pas, l'i3 décoiffe !
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