Conduisez avec prudence, la dashcam de Bruno filme tout ce qui se passe sur la route. Agacé par le comportement de certains conducteurs, ce pompier a équipé ses voitures d'une caméra embarquée. Le but ? Dénoncer mais surtout se protéger en cas de litige.
Sur la route, de nombreux comportements d'automobilistes sont à dénoncer. Refus de priorité, non-respect des limitations de vitesse, clignotant inexistant,…. Tous les jours, Bruno, pompier à Wavre est témoin de ces attitudes irresponsables. Alors, pour se protéger en cas d'accident, il s'est équipé d'une dashcam, une de ces caméras qu'on place sur le tableau de bord, combinée ou pas à un GPS, et qui fait office de boîte noire.
Le 22 février 2016, le quinquagénaire prend la route pour se rendre à Ottignies. Il est environ 15 heures lorsqu'il se trouve à hauteur du rond-point devant le magasin Décathlon à Wavre. Il s'engage dans la file de droite du rond-point et brutalement, un automobiliste qui se trouvait sur la file de gauche lui coupe la route et prend la sortie. Une queue de poisson qui a bien failli provoquer un accident. "J'ai klaxonné et j'ai ouvert ma fenêtre. Je lui ai expliqué qu'on ne coupait pas la route comme ça dans un rond-point. Il a tenu des propos injurieux et m'a provoqué. Il s'est mis devant moi puis a freiné pour me gêner" explique Bruno qui s'est désormais habitué à ce genre de pratiques. Tout ce qu'il décrit est visible sur l'enregistrement de sa dashcam qu'il nous a fait parvenir.
Obligation d'actionner les clignotants pour sortir d'un rond-point
Pour rappel, lorsque vous quittez un rond-point, il est obligatoire d'enclencher les clignotants de droite.
Par ailleurs, au moment où vous vous portez vers la droite, vous effectuez une manoeuvre. Vous êtes donc tenu de céder le passage aux conducteurs qui circulent à votre droite dans le rond-point.
Selon les chiffres de l'Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR), un peu plus d'1 % seulement des accidents corporels ont lieu dans les ronds-points, preuve du caractère "sécurisant" de ce type d'infrastructure. C'est 7 fois moins que les accidents dans les carrefours avec feux.
Après cet incident, Bruno a pensé à porter plainte contre l'automobiliste. Seulement, la qualité de l'image ne permet pas d'identifier la plaque d'immatriculation. En outre, pour que la vidéo puisse faire office de preuve devant le tribunal, il faut qu'elle soit enregistrée auprès de la Commission de Protection de la Vie Privée, rappelle l'IBSR.
Des caméras qui se vendent de mieux en mieux, surtout auprès des routiers
Comme l'explique Christophe Vanden Eynde, gérant du magasin bruxellois Echo, une dashcam est une caméra placée sur le tableau de bord d'une voiture. Elle permet aux automobilistes de filmer ce qui se passe sur la route. Les images sont enregistrées sur une carte mémoire et peuvent donc par la suite être visionnées sur un ordinateur. "Pour la plupart, ce sont des caméras avec un objectif grand angle. Elles sont à la mode depuis deux ans, surtout auprès des professionnels de la route. Pour eux, c'est une sécurité en cas d'accidents ou d'agressions" explique le gérant. Branchée à l'allume-cigarette, une dashcam est très simple d'utilisation.
Pour Bruno qui en a marre de ces incivilités sur la route, sa dashcam est donc une contre-attaque : "J'ai travaillé 22 ans à la police fédérale et je n'ai aucune confiance en l'être humain. Grâce à ma dashcam, j'ai des preuves par l'image". Pour ce pompier, il est désormais inconcevable de rouler sans sa dashcam. A l'avant et à l'arrière, chacune de ses voitures a été équipée de ce dispositif qu'il juge indispensable. Acheté sur Internet, il explique d'ailleurs que cet équipement est accessible à moindre coût. "Les dashcams devraient devenir obligatoire pour tout le monde !" s'exclame-t-il.
Un outil utile et préventif
Selon Benoît Godart, porte-parole de l'Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR), cet outil peut "être utile et préventif" : "A partir du moment où les dahscams se multiplient, elles se généralisent. Cela peut donc entraîner une diminution des cas d'agressivité car les gens savent qu'ils peuvent être filmés". Car en effet, de plus en plus de conducteurs s'équipent de ce système vidéo. Sur le marché il y en a pour tous les budgets, selon la qualité de l'image recherchée. Plus qu'un gadget, cet outil peut donc être une réelle dissuasion routière.
Mais Benoît Godart souligne l'importance de contrôler ces images qui ne doivent pas être sans cesse diffusées sur la toile numérique : "Il ne faut pas tomber dans le travers inverse et diffuser la moindre vidéo. Il faut respecter la vie d'autrui. En aucun cas, les plaques ne doivent être visibles sur les réseaux sociaux". Un outil utile donc, mais à manipuler avec précaution…
NB: Merci de ne pas tenir compte de la date affichée sur la dashcam, celle-ci étant mal paramétrée.
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