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David filme avec sa dashcam un comportement "COMPLÈTEMENT INCONSCIENT" (vidéo): peut-il livrer les images à la justice?

David filme avec sa dashcam un comportement "COMPLÈTEMENT INCONSCIENT" : peut-il livrer les images à la justice?
 
 

Coup sur coup, en l'espace d'une minute, cet homme est témoin de deux brûlages de feu rouge. Il voudrait porter plainte avec les images de sa caméra embarquée. Mais le peut-il? Nous avons posé la question à l'Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR).

Il y a peu de choses plus énervantes pour un automobiliste responsable que d'assister à des attitudes agressives, irrespectueuses voire dangereuses d'autres conducteurs. "Je voudrais exprimer mon mécontentement et mon ras-le-bol total par rapport à ces assassins sur nos routes", nous a écrit David, un habitant de Jupille dans la province de Liège, via le bouton orange Alertez-nous. La motivation de son message: des feux rouges grillés délibérément sous ses yeux, le matin même, alors qu'il roulait du côté de Grivegnée le vendredi 14 octobre. "Le premier a grillé le feu d'un carrefour en accélérant un bon cinquante mètres avant le feu. Le motard, lui, a grillé un feu signalant une alternance de trafic dû a des travaux. Le tout sur cent mètres de distance", nous a-t-il décrit. Et aux mots, il a adjoint l'image. Car, en effet, comme de plus en plus d'usagers de la route, David a installé une dashcam dans son véhicule (les motards, eux, la placent souvent sur leur casque). Ces caméras filment la circulation et saisissent donc tout ce qui survient de l'autre côté du pare-brise.


Première question: peut-il porter plainte?

David a donc une vidéo (voir ci-dessus) qui montre le comportement "COMPLÈTEMENT INCONSCIENT" d'un automobiliste et d'un motard. Peut-elle servir à les sanctionner? La tentation est justifiée: en finir avec l'impunité des chauffards. Notre homme en colère nous adresse donc la question: "Puis je porter plainte sur base de mon témoignage et de ma vidéo ou cela n'est pas recevable aux yeux de la loi?" Cette demande pertinente, nous l'avons relayée à Benoit Godart, le porte-parole de l'Institut Belge pour la Sécurité routière (IBSR).

Pour porter plainte, il faut être victime de l'infraction. Or, dans ce cas-ci, David est seulement témoin. Par exemple, s'il était passé au vert et avait été embouti par la voiture ou la moto passée au rouge, la situation aurait été différente.


Deuxième question: ses images sont-elles recevables?

Si David avait été victime et avait donc pu porter plainte, les images de sa dashcam auraient-elles pu être prises en compte par la justice? C'est au tribunal de police qu'il revient de trancher. Certaines de ces images peuvent souffrir du défaut de ne constituer qu'un instantané, à savoir qu'on n'y voit pas ce qui se passe avant ou après et qu'on ne peut donc connaître les circonstances. Toutefois, estime Benoit, dans le cas de David, s'il était passé au vert et qu'il avait été embouti, on aurait sans doute bien vu sur les images de la dashcam que le chauffard avait grillé le feu rouge.

Benoit Godart précise que les images de dashcam sont surtout employées dans les cas d'accident ou de délits très graves. Il se félicite de l'augmentation du nombre de ces petites caméras, surtout pour leur aspect préventif. Elles devraient avoir une incidence dissuasive sur certains conducteurs qui oseront moins faire n'importe quoi, ayant conscience de prendre le risque d'agir sous l'oeil d'un objectif. Le porte-parole de l'IBSR y voit surtout une arme pour lutter efficacement contre le fléau des délits de fuite.


Justicier or not justicier?

Cependant, il ne faudrait pas non plus devenir esclave de ce nouvel outil et tomber dans un travers qu'il résume de la manière suivante. "Il ne faut pas vouloir être le justicier de la route sinon on ne fait plus que ça", conseille-t-il.


 

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