Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, certains chroniqueurs s’interrogent sur le timing de la sortie du livre de Bernard Wesphael, intitulé "Assassin", sorti juste après l’issue de son procès. L'éditeur et l'auteur de la préface du livre s'expriment également.
Christophe Giltay est le premier chroniqueur à réagir: "Je n'ai pas d'avis particulier mais j'ai une position de principe, je trouve que le bouquin sort trop tôt. Après une affaire aussi bouleversante, qui a touché beaucoup de gens, et je pense particulièrement à la famille de Véronique Pirotton, qu'il y aurait peut-être eu un délai de viduité à respecter (ndlr: période de solitude morale après un décès)". Michel Henrion partage sensiblement le même avis: "Je trouve qu'il y a une certaine indécence à aller si vite. Même chose pour les interviews que Bernard Wesphael fait".
"Il a déjà attendu deux ans avant de s'exprimer!"
Invité sur le plateau de l'émission, l'éditeur du livre ne partage pas le même avis que Christophe Giltay et Michel Henrion. "Il est innocent, ça fait plus de deux ans qu'on dit qu'il est coupable, ce sont les autres qui sont venus beaucoup trop tôt, qui se sont répandus dans la presse. Il a déjà attendu deux ans avant de s'exprimer. Il ne pouvait rien dire, et maintenant qu'il est acquitté, vous dites 'non il doit encore attendre parce que la famille, etc.', non je ne suis pas d'accord du tout", s'exclame Laurent Minguet, éditeur du livre de Bernard Wesphael.
"Ça nous démontre les mécanismes de la justice, ses déficiences"
Alain Raviart prend ensuite la parole dans l'émission: "Je pense que le moment de la sortie est très précieux. Si Bernard Wesphael avait encore attendu un mois, ce ne serait pas le même bouquin! Et avec ses erreurs aussi, car je trouve qu'il y a quelques passages qui sont dérangeants. Il n'empêche que c'est la vérité d'un homme, qui est frappé depuis trois ans par une procédure. Et c'est un livre qui est très important, parce que ça nous démontre les mécanismes de la justice, ses déficiences. Désolé, je vais peut-être me tirer une balle dans le pied, mais la presse aussi doit se remettre en question, c'est un livre politique, ce n'est pas qu'un livre sur un fait divers extraordinaire".
L'expert en communication émet malgré tout une remarque négative. "J'ai vraiment une petite réserve, je trouve qu'il y a un règlement de compte avec la famille de la victime. Bernard Wesphael ne fait pas non plus l'économie de son propre procès, en disant qu'il n'a peut-être pas assez aidé sa femme, comme ses proches aussi d'ailleurs. Et on dévoile des pans de la vie de Véronique Pirotton qui sont assez dérangeants. Comme souvent dans ce genre de livre, est-ce qu'il n'y a pas deux ou trois pages de trop?", interroge Alain Raviart.
"Il a voulu écrire quelque chose qui resterait pour ses enfants et petits-enfants"
"Sur les pans de la famille Pirotton, je pense que l'essentiel avait été dit, ça fait partie de l'ensemble de l'affaire", explique Jean Thiel, politique Ecolo et auteur de la préface du livre. Il s'exprime aussi sur la vocation du livre et nuance les propos tenus précédemment dans l'émission. "Il a voulu écrire un document, quelque chose qui resterait pour ses enfants et ses petits-enfants. Mettre sur papier sa vérité", dit-il.
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