Dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche, le spécialiste en communication politique Michel Henrion revient sur les propos controversés de Jan Jambon sur la communauté musulmane.
"On voit toujours de la stratégie chez Jambon et la N-VA, mais c'est beaucoup plus simple. Moi je pense que Jambon dit tout haut ce qu'il pense vraiment, et que ce qu'il dit est sa représentation du monde. C'est comme ça que l'on parle dans son biotope, dans ses réseaux politiques… dans sa famille", juge Michel Henrion, spécialiste en communication politique. "Les dîners de famille chez Jan Jambon ça doit être assez amusant. Son fils a été leader des étudiants catholiques, il s'est disputé avec l'évêque de Bruges, qui ouvrait une petite porte au monde homosexuel. Son beau-frère est un ancien député du Belang, donc c'est son biotope, ça c'est son droit", ajoute le chroniqueur.
"Le problème, c'est que le boulot d'un ministre de l'Intérieur, c'est de calmer le feu, pas de l'allumer. Dans les problèmes de vocabulaire, le mot significatif n'est jamais qu'un mot parmi d'autres, il y en a employé d'autres. Il a parlé de nettoyer, d'éradiquer, il a parlé de pustule, il a utilisé la métaphore du cancer… Ce qui suppose l'idée qu'une partie des musulmans de Belgique, qu'une partie du corps social, serait malade et qu'il y aurait une problématique qu'il faudrait guérir. C'est ça qui est dramatique, c'est le vocabulaire de Jambon", décrypte Michel Henrion.
Retour sur les propos de Jan Jambon
Dans un entretien publié le 16 avril dans "De Standaard", M. Jambon affirme qu'"une partie significative" de la communauté musulmane a "dansé" à l'annonce des attentats. L'opposition, ainsi qu'une partie de la majorité et du monde associatif dénoncent une stigmatisation injuste d'une communauté de près de 800.000 personnes en Belgique.
Sommé de s'expliquer, le ministre N-VA se refusera à produire le moindre rapport qui étaye ses dires, soutenant qu'il s'agit là d'un phénomène bien connu. Le parquet de Bruxelles a pourtant informé n'avoir ouvert aucun dossier impliquant des musulmans ayant "dansé ou célébré" les attentats.
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