Le discours de Bart De Wever hostile à l'arrivée de migrants a fait débat dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche" sur RTL-TVI. Les chroniqueurs ont jugé cette approche de façon assez sévère, estimant que le président de la N-VA s'était adressé à son électorat avec beaucoup de cynisme.
La lettre envoyée par Bart De Wever à d'autres partis européens concernant l'accueil de migrants a fait l'objet de nombreuses prises de positions entre les chroniqueurs de l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", sur RTL-TVI. "Je vais écrire à tous les chefs de partis européens, moi Bart De Wever, empereur. Il se prend pour qui en fait ? C'est une blague ? De toute façon, on voit bien que ce n'est pas destiné aux chefs de partis européens, car certains d'entre eux ne savent même pas qu'il existe. J'imagine la tronche de Sarkozy ou de Berlusconi qui reçoit un courrier de De Wever. Donc ce n'est pas aux chefs de parti qu'il s'adresse, mais à son électorat", a estimé Christophe Giltay.
"Il est le seul à s'adresser aux gens qui ont peur"
De son côté, Alain Raviart a souligné le "cynisme" du discours de De Wever, mais il a également mis en évidence qu'il n'avait pas énormément de concurrence à l'heure actuelle. "Il y a une habilité dans l'approche de De Wever. Aujourd'hui, il est le seul à répondre à la crainte des gens. Il est maladroit, il est cynique, horriblement cynique, mais son habilité elle est là et on ne peut pas nier qu'il est le seul dans le champ politique à s'adresser aux gens qui ont peur. (...) Et quand Theo Francken est obligé d'accueillir un flux de migrants, on a systématiquement De Wever qui fait une manoeuvre de communication dans les 24 heures, parce qu'ils ont peur de la réaction de leur électorat", a indiqué Alain Raviart.
"C'est une lettre de guerre"
Michel Henrion a été plus critique envers le président de la N-VA, soulignant que le président de la N-VA tentait de duper son électorat en jouant sur l'anticipation. "Pour moi, c'est une lettre de guerre, parce que depuis le premier jour, l'attitude de la N-VA vis à vis des réfugiés est hostile. Et, de manière très astucieuse, il joue l'anticipation. Parce que si l'Europe durcit sa politique, l'électeur flamand aura l'impression que Bart De Wever aura obtenu quelque chose. Et si l'Europe ne bouge pas, je prends le pari que Bart De Wever demandera qu'on ferme les frontières ici en Belgique", a expliqué Michel Henrion, avant d'ajouter: "Je pense que cette lettre est quand même irresponsable dans la mesure où De Wever est un homme politique important. Et comment veut-on que le gouvernement répartisse des réfugiés dans les communes de Belgique si on voit un bourgmestre tenir des propos si hostiles".
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