La Cour européenne de Justice permet depuis cette semaine aux entreprises de notre pays d’interdire le foulard islamique, mais aussi toute distinction religieuse, aux employés en contact avec le public. Peut-on dire que les choses sont enfin claires? N’est-on pas face à de la discrimination?
Sur le plateau de l’émission C’est pas tous les jours dimanche, la chroniqueuse Emmanuelle Praet se demande pourquoi certaines femmes se battent aujourd’hui pour pouvoir porter le foulard. "On n’a jamais parlé autant de croyances. Est-ce qu’il y a trente ans toutes les femmes se battaient pour porter le voile? Non alors, qu’est-ce qu’il s’est passé? Est-ce qu’avant toutes ces femmes n’étaient pas de bonnes musulmanes?", s’interroge la journaliste. Christophe Deborsu évoque lui un "retour" du voile.
"C'est comme si on me demandait de couper mon bras droit"
Ihsane Haouach, ingénieur de gestion et cofondatrice de Bruxelloise et voilée, explique que le port du foulard est un parcours personnel différent pour chaque femme musulmane. "Si mon entreprise me demandait d’enlever mon voile, pour moi c’est comme si elle me licenciait alors que le travail a toujours été central dans ma vie. C’est comme si elle me disait tu coupes ton bras droit et tu gardes ton bras gauche". Même si on vous proposait une fonction en back-office, c’est-à-dire sans contact avec des clients?, interroge Christophe Deborsu. "Ce serait hypocrite", estime la jeune femme.
Denis Ducarme, chef de groupe MR à la Chambre, considère pour sa part "qu’on peut critiquer une décision de justice mais tout le monde devra s’y conformer. La neutralité, c’est de ne pas déployer ostensiblement ses choix. Pas uniquement pour les aspects religieux".
Ihsane Haouach, la cofondatrice de Bruxelloise et voilée, conclut en rappelant que le patron de Mastercard, le sikh Ajaypal Singh Banga, porte le turban, sans que cela ne pose problème.
Vos commentaires