Nos reporters ont rencontré un patient à Charleroi qui a dû faire preuve de patience avant de s'installer dans le fauteuil de son dentiste. Agenda complet et cabinet surchargé… en province du Hainaut, il y a beaucoup de patients mais peu de dentistes. "Pour avoir mon rendez-vous j'ai attendu deux mois, et maintenant que je l'ai, vu la difficulté, je vais peut-être prendre mes rendez-vous un peu plus tôt", confie le patient.
Des dentistes mal répartis
La Belgique ne connaît pas de pénurie de dentistes. Au total, leur nombre était évalué à 9.868 au début 2017 pour tout le royaume, soit une moyenne d'un dentiste pour 1.147 habitants.
Voici le top 3 des zones où il y a le plus de praticiens:
- Région de Bruxelles-capitale: 1 dentiste pour 776 habitants.
- Brabant flamand: 1 dentiste pour 939 habitants.
- Liège: 1 dentiste pour 1.087 habitants.
Toutes les autres provinces du pays sont sous la moyenne nationale. Voici le reste du classement, de la province qui compte le moins de dentistes par habitants à celle qui en compte le plus:
- Hainaut: 1 pour 1.694 habitants.
- Luxembourg: 1 pour 1.508 habitants.
- Namur: 1 pour 1.412 habitants.
- Anvers 1 pour 1.330 habitants.
- Flandre occidentale 1 pour 1.226 habitants.
- Flandre orientale 1 pour 1.218 habitants.
- Limbourg 1 pour 1.180 habitants.
La raison? Les jeunes dentistes restent souvent là où ils ont fait leurs études
En réalité, les zones où les dentistes sont les plus présents sont souvent les régions où ils ont réalisé leurs études. "La densité la plus importante se trouve autour de Bruxelles et à Liège, qui sont les deux pôles universitaires belges pour l'étude de la dentisterie. Donc la plupart des étudiants restent autour de leur lieu d'étude", indique Corinne Michel, dentiste.
Après l'université, Corinne Michel est venue exercer en province, à Binche. Mais elle fait presque figure d'exception au sein de sa promotion.
Pour Clément Piwlak, un autre dentiste, il s'est installé à Charleroi. Cette zone est la plus touchée par le manque de dentistes. Là, selon la moyenne, plus de 2.000 habitants doivent se partager un seul dentiste. "Ici où je suis, c'était une structure petite au départ, mais qui a subi une très grande croissance, suite à la demande qu'on n'arrivait pas à gérer. D'autres collaborateurs sont venus pour faire face à cette demande, qui est toujours en statu quo depuis des années, avec un délai d'attente très important", explique Clément Piwlak.
Pour l'instant, les provinces qui comptent le moins de dentistes ne sont pas encore en pénurie, et ce principalement grâce aux dentistes plus âgés. Mais d'ici quelques années, ils seront retraités. Un appel est donc lancé aux politiques pour tenter d'attirer les jeunes praticiens vers les provinces délaissées.
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