Ce jeudi matin dans sa chronique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a parlé de ce qui occupe l’Europe à l’heure actuelle : le Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Quelles en seraient les conséquences économiques ?
Aujourd’hui s’ouvre à Bruxelles un sommet européen qui traitera du BREXIT, la sortie potentielle du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Comment en est-on arrivé là ?
En 2013, alors qu'il est menacé à sa droite par les souverainistes et l'United Kingdom Independence Party, le fameux UKIP, un David Cameron affaibli promet un référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Pris à son propre jeu, il tente à présent de négocier des concessions sur le fonctionnement de l’Europe avant ce référendum qui pourrait avoir lieu le 23 juin prochain.
Quelles en seraient les conséquences économiques ?
Il est clair que le Royaume-Uni pourrait prospérer en dehors de l’Europe. Mais le pays réalise 45% de ses exportations dans l'Union européenne. En cas de Brexit, il lui faudrait payer des taxes douanières. Et de grandes entreprises, comme Airbus, Ford ou BMW, ont prévenu, qu’en cas de BREXIT, elles reverraient à la baisse leurs investissements et leur production au Royaume-Uni. La perte économique est évaluée entre 2,25 et 5% du Produit intérieur brut actuel. Et puis il y a l’Écosse, qui elle veut rester en Europe et devrait subir un long processus de réintégration.
Est-ce un scénario crédible que ce BREXIT ?
Le Royaume-Uni reste l'un des trois moteurs économiques de l'Union, derrière le tandem franco-allemand, et sa puissance industrielle et financière profite à toute la zone économique européenne. Le Royaume-Uni et l’Europe ont donc tous les deux intérêt à s’entendre. Mais est-ce que les décisions politiques, surtout souverainistes, sont toujours rationnelles ?
Quels sont les "scenarii de sortie" possibles ?
Le traité de Lisbonne prévoit la possibilité pour un État de quitter l'Union, mais cela doit être négocié dans un contrat. Il y a en gros 3 options possibles pour écrire ce contrat. Premièrement un statut "à la norvégienne", c’est-à-dire observer la législation européenne sans la codécider. C’est un scénario peu probable justement parce que les Anglais critiquent cette législation, si en plus ils ne peuvent plus la codécider... Deuxièmement, un statut "à la Suisse", avec plus d’une centaine de traités bilatéraux, soit un vrai cauchemar administratif. Troisième scénario, un statut à la carte, sur mesure pour les Britanniques.
Comment pourrait alors se positionner le Royaume-Uni sur l’échiquier politique mondial ?
Si le Royaume-Uni sort de l’Europe, il y a 2 options politiques. La 1ère serait de mettre en place des mesures protectionnistes. Dans ce cas, le pays perdrait plusieurs pourcents de croissance. La 2e option est, en complément d’un accord de libre-échange avec l'Europe, une dérégulation très poussée de son économie et une ouverture quasiment totale des échanges commerciaux avec le reste du monde. Le libéralisme pur et dur. Dans un tel scénario, la croissance grimperait quelque peu, mais avec une incidence dramatique sur les travailleurs britanniques. Dans les deux cas, ce serait donc l’aventure !
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