Les avions de chasse ont lâché les couleurs tricolores au-dessus d'une Rome ensoleillée, aux rues vides pour cause de confinement en ces temps de pandémie de coronavirus. Mais quelques minutes plus tôt, des milliers d'habitants avaient entonné le "Bella Ciao" à l'occasion de cette fête qui marque la libération de Milan, Turin et Gênes en 1945, et la défaite des nazis dans la péninsule.
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Le choix de cette chanson, très marquée à gauche, a suscité les grincements de dents d'Italiens qui ne s'y reconnaissent pas. "Je respecte ceux qui ont donné dans le passé la vie pour la liberté de notre pays, mais je considère prioritaire en ce moment, plutôt que de chanter 'Bella Ciao', d'aider avec de l'argent les citoyens qui sont dans le besoin", a écrit sur Twitter Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite), le premier parti du pays. "Ce matin, un prêtre m'a dit qu'on l'empêchait de célébrer" la messe en public, "tandis que d'autres peuvent faire la fête", a-t-il poursuivi.
Le maire de Milan, Giuseppe Sala, élu de gauche dans une région acquise à la Ligue de Matteo Salvini, avait lui invité un ami, le musicien Saturnino, pour jouer "Bella Ciao" sur le balcon de l'hôtel de ville, devant de rares passants. Le Maire de Bergame Giorgio Gori a également partagé sur les réseaux sociaux des moments festifs dans cette ville particulièrement touchée par le coronavirus.
Le président de la République Sergio Mattarella a lui déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu où il s'est rendu masque sur le visage, une cérémonie tenue en tout petit comité. Même son escorte est restée éloignée du tombeau.
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Allié de l'Allemagne hitlérienne, le dictateur fasciste Benito Mussolini avait été renversé en juillet 1943, puis arrêté, avant d'être libéré par un commando allemand pour instituer à Salo (nord) un régime fantoche soutenu par les troupes nazies qui avaient alors renforcé leur présence dans la péninsule où les partisans étaient de plus en plus actifs au fil des mois.
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