Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, l'auteur de la tuerie sur la promenade des Anglais à Nice, a-t-il agi seul? Les enquêteurs ont découvert dans son gsm un SMS envoyé quelques minutes avant sa course meurtrière. Peu avant de foncer dans la foule, il a écrit à un homme: "Amènes-en plus... encore 5 armes".
L'enquête sur l'attentat de Nice progresse. Jeudi soir, peu avant de foncer dans la foule au volant d'un camion après le feu d'artifice du 14-Juillet sur la Promenade des Anglais, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avait envoyé un SMS "se félicitant de s'être procuré un pistolet 7.65 et évoquant la fourniture d'autres armes", selon des sources proches du dossier. Le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans "s'est également pris en photo au volant du camion" entre sa location le 11 juillet et le soir du carnage, avant de l'envoyer par SMS. Les enquêteurs s'attellent à "identifier l'ensemble des destinataires" de ces messages.
Une septième personne interpellée: le destinataire du sms?
Sept personnes restent en garde à vue, après la levée de celle de l'épouse de Lahouaiej-Bouhlel, dont il était séparé. En effet, dimanche, en fin d'après-midi, un homme a été interpellé à Nice. Il est la 7e personne placée en garde à vue dans le cadre de l'enquête. Il s'agirait d'une personne susceptible de fournir des armes au tueur. Il pourrait être le destinataire du texto: "Amène 5 armes en plus" retrouvé dans le portable du terroriste.
Un couple d'Albanais également interpellé
Un couple d'Albanais a été interpellé dimanche matin à Nice. L'homme, âgé de 38 ans, est soupçonné d'avoir fourni le pistolet, d'après un témoignage qui doit encore être étayé. Un des quatre hommes de l'entourage du tueurs arrêtés vendredi et samedi, âgé de 22 ans, est aussi soupçonné d'avoir fourni un soutien logistique, ce qu'il conteste.
Selon des sources policières, il ressort des auditions un basculement "récent" vers "l'islam radical" de Lahouaiej-Bouhlel, un homme violent qui ne manifestait au départ aucun intérêt particulier pour la religion. L'attaque de Nice a été revendiquée samedi par les jihadistes de l'Etat islamique, comme les attentats parisiens du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts.
Il avait fait des repérages avec le camion loué
Les 12 et 13 juillet, le tueur, jamais signalé pour radicalisation mais connu pour des violences, avait fait des repérages sur la Promenade des Anglais avec le camion, réservé dès le 4 juillet.
Dans un procès-verbal dont l'AFP a pris connaissance, l'un des policiers qui l'ont abattu dans la foulée du carnage raconte avoir vu, dans le camion "accidenté", le chauffeur commencer à tirer, "une arme de poing dans la main droite". Lors des échanges de tirs, le tueur s'est couché avant de réapparaître sur le siège passager, relate-t-il. Encore des tirs croisés, puis sa tête est tombée "en arrière sur le montant de la fenêtre".
Les hommages se poursuivent
Dimanche, devant le mémorial improvisé sur la très touristique Promenade des Anglais, des passants continuaient à déposer fleurs et messages: "Je penserai à vous le reste de mes jours", dit l'un. "Pourquoi nous?", s'interroge un autre.
"On entend 'il faut se venger'. De qui? Il est mort. De tous les musulmans? On nous dit qu'il n'est pas musulman...", a lancé dans son homélie à la Basilique Notre-Dame de Nice le père Jean-Luc Giordan. "Nous sommes terrifiés d'entendre des propos qui n'ont pas beaucoup de sens. Peut-être que nous pouvons être des artisans de paix".
A Paris, une messe était prévue à Notre-Dame à 18H30. Le deuil national de trois jours, entamé samedi, culminera lundi midi avec une minute de silence. La Promenade des Anglais rouvrira alors totalement.
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