Le Front National français a réalisé une percée historique lors des élections régionales ? Cela aura-t-il des conséquences chez nous ? Le président de la NVA Bart de Wever a en tous cas donné son point de vue.
Bart de Wever a réagi à cette victoire du Front National. Le président de la NVA estime que les Français ont fait savoir qu’ils en avaient assez et qu’il s’agit là d’un signal fort à l’Europe. L’Europe, dit-il, "ne doit plus tergiverser et doit s’attaquer aux flux de migrants et à la menace terroriste".
"Bart de Wever est, sur certains thèmes, dans une sémantique proche de celle du FN"
Le politologue Pascal Delwit a rejoint le plateau du RTLInfo 13h pour commenter la percée historique du Front National au 1er tour des élections régionales en France et ses conséquences chez nous. Luc Gilson lui a demandé si, en réagissant de la sorte, Bart de Wever ne l’utilisait pas comme un argument pour justifier sa propre politique. Et la réponse de Pascal Delwit est sans appel : "oui, plus que jamais. Depuis trois mois, Bart De Wever fait presque tous les jours une déclaration de plus en plus forte autour des thématiques migratoires, allant jusqu’à mettre en cause la convention européenne des droits de l’homme et la convention de Genève. Il est, sur ce volet là, dans une sémantique relativement proche de celle du Front National".
Est-ce que la victoire du FN fait les affaires de la NVA ?
Mais est ce que cette victoire l’arrange ? "Je ne dis pas qu’elle l’arrange mais en même temps elle crédibilise, à ses yeux, un discours qu’il peut porter, explique Pascal Delwit. D’autant que lui a fort à faire maintenant avec la remontée du Vlaams Belang, qui est très proche du Front National".
Des signes avant-coureurs
Vu de Belgique, comment analyser cette percée historique et inattendue du Front National ? "Je dirais qu’il y avait des structures, précise Pascal Delwit. On observe depuis janvier 2011 et les élections cantonales, une montée en puissance du Front National. Je crois qu’il n’y a pas eu de réponse par rapport à des attentes en matière sécuritaire, en matière migratoire, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Quant à la nouvelle législature de François Hollande, il n’y a eu aucune réponse d’apportée aux préoccupations sociales qui sont très fortes dans certaines régions françaises. Une bonne part de l’électorat des Républicains et des Socialistes a fait premièrement un acte de ne pas voter et une autre part signale que pour eux, ça ne va plus. Ils envoient un message".
Et au deuxième tour ?
Est-ce que la situation peut donner, au second tour, une véritable victoire du FN ? "Il y a une amplification dans un contexte anxiogène, mais des éléments montrent qu’une victoire est atteignable dans certaines régions. Certainement en Provence-Alpes-Côte d’Azur et possiblement en Nord-Pas de Calais" conclut Pascal Delwit.
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