La Cour d'assises de la Corrèze a entendu mercredi le "clan" familial faire bloc autour de Rosa, la "bonne mère" de trois enfants, jugée pour dissimulation et maltraitance pendant près de deux ans du quatrième, Séréna, dont les proches de l'accusée ont peu parlé.
Rosa Maria da Cruz, 50 ans, encourt 20 ans de réclusion pour violences suivies de mutilation ou infirmité permanente sur mineur de 15 ans par ascendant. Séréna avait été découverte en 2013 dans un coffre de la voiture de l'accusée, où elle a passé une partie de ses 23 premiers mois.
Très proche de ses enfants
Mardi soir, puis de nouveau mercredi, troisième jour du procès à Tulle, la cour a reçu les témoignages de la soeur, de nièces et de proches de l'accusée, émues, voire en larmes, dire et redire à quel point elles n'avaient rien vu de la grossesse, ni du 4e enfant de Rosa, une mère "aimante".
"Je l'ai appris comme tout le monde, ce vendredi-là", le 25 octobre 2013, jour de la découverte de Séréna, a déclaré mercredi Elodie, nièce "très proche". "On s'est tous posé les mêmes questions" après, a-t-elle ajouté, louant en Rosa "une bonne mère, à sa façon d'éduquer ses trois enfants", aujourd'hui âgés de 9, 14 et 15 ans. "Le fait de savoir que ma tante est là (aux assises), ce qu'elle risque (20 ans de réclusion), je pense à tous les petits, aux cousins", a-t-elle ajouté. Avant de préciser : "Quand je parle des petits, je parle aussi de Séréna. Même si je ne l'ai jamais vue, je la connais pas, je la considère de la famille".
"Mère aimante", "quelqu'un de très bien", "très proche de ses enfants", les mêmes mots se sont répétés à la barre, bien plus fréquents et spontanés que les références à Séréna, ou à des discussions sur Séréna en famille depuis les faits. Amenant le président Gilles Fonrouge à se demander si le sujet n'était pas un tabou dans la famille, d'origine portugaise, décrite par tous comme unie.
La soeur de Rosa, mardi soir, avouera ignorer le degré de handicap de Séréna, un déficit fonctionnel à 80% et un syndrome autistique irréversible. "Il y a une solidarité qui s'exprime (...) mais on en oublie la dimension infantile", a relevé le président. "Il y beaucoup d'empathie pour Mme Da Cruz, mais (...) on a l'impression qu'on occulte un peu ce qu'a pu vivre cette enfant, qu'elle présente un handicap jugé irréversible par les experts".
Le procès, qui doit se pencher ensuite sur la personnalité de l'accusée, se poursuit jusqu'à vendredi.
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