Emmanuel Macron, le candidat d'En Marche!, et Marine Le Pen, pour le Front national, sont arrivés en tête du premier tour de l'élection présidentielle française, selon les estimations diffusées par les médias français, confirmant les tendances qui se dégagent depuis le début de l'après-midi.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle. Selon les premiers résultats officiels du premier tour publiés par le ministère de l'Intérieur à 01h14, Emmanuel Macron arrive en tête (23,82%) devant la candidate du Front National Marine Le Pen (21,57%). François Fillon (19,95%) et Jean-Luc Mélenchon (19,50%) suivent.
Très loin derrière vient le candidat socialiste Benoît Hamon, avec 6,32%.
Les deux grands partis exclus
Ce scénario Macron-Le Pen rebat les cartes de la politique française: c'est la première fois sous la Ve République que la droite est absente du second tour, et la première fois qu'aucun des deux grands partis qui ont dominé la vie électorale depuis près d'un demi-siècle, Les Républicains (LR) et le Parti socialiste, n'y est présent. Jamais élu, Emmanuel Macron est désormais en bonne position pour emporter le scrutin suprême le 7 mai et devenir, à 39 ans, le plus jeune président de la République de l'Histoire, devant Louis-Napoléon Bonaparte.
Face à lui se dresse la candidate du Front national, qui réédite la performance de son père en 2002 en accédant au second tour, sans toutefois arriver en tête comme elle l'a longtemps espéré. Mais il ne s'agit cette fois pas d'une surprise: sa qualification au second tour était prédite par tous les sondages sans exception depuis 2013.
Quand les sondeurs anticipaient une abstention record, le scrutin a mobilisé: le taux de participation, en baisse d'un point seulement à 17H00, devrait avoisiner 78 à 81%, selon les estimations des instituts (79,5% en 2012).
Election hors norme
Les estimations de résultats des instituts sont toutefois moins certaines que lors des précédents scrutins, car le temps imparti pour les réaliser a été réduit avec la fermeture des premiers bureaux de vote à 19H00, au lieu de 18H00.
Vainqueur triomphal de la primaire de droite, M. Fillon a été grandement fragilisé par les affaires judiciaires, après la révélation fin janvier par Le Canard enchaîné de l'emploi soupçonné fictif de son épouse comme collaboratrice parlementaire, pour lequel la justice l'a mis en examen.
Quatrième homme en 2012, avec 11,10% des voix, Jean-Luc Mélenchon pulvérise son score pour finir proche des 20%, principalement au détriment de Benoît Hamon, frondeur socialiste désigné lors d'une primaire face à l'ancien Premier ministre sortant Manuel Valls. Mais il échoue à se qualifier pour la finale. Quant à Benoît Hamon, il crève le plancher du score éliminatoire de Lionel Jospin en 2002 (16,18%), et fait même le pire score d'un candidat socialiste depuis Gaston Defferre en 1969 (5,01%).
Cette 10e élection présidentielle au suffrage universel de la Ve République est hors normes à plus d'un titre: un président sortant François Hollande pas en mesure de se représenter, une première depuis la mort en fonction de Georges Pompidou en 1974; élimination des favoris Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls, lors des primaires; match serré dans la dernière ligne droite entre quatre candidats; contexte de menace terroriste, avec un scrutin sous état d'urgence, instauré après les attentats de novembre 2015.
La mort jeudi soir d'un policier sur les Champs-Elysées porte à 239 le nombre de victimes d'attentats en France depuis l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Cet attentat a bouleversé la fin de la campagne, la plupart des candidats annulant leurs derniers déplacements. Un hommage national au policier assassiné aura lieu mardi.
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