Donald Trump est né et a grandi à New York. Son père était déjà dans l’immobilier lorsqu’il a reçu ses premiers millions pour investir dans ses célèbres tours. Et lorsqu’il a remporté les élections, il disait vouloir partager son temps entre Washington et New York. Mais sa politique isolationniste et ses déclarations ont fait de lui un paria. New York, ville démocrate et élitiste, n’en veut plus. Il n’a pas quitté la ville, il l’a fuie. Première étape de notre carnet de route à travers les États-Unis avec nos envoyés spéciaux, Julien Modave et David Muller.
Pas étonnant que Trump soit né dans une ville de supers égos, on s’y prend en photo en permanence comme nous l'observons dans les rues, malgré la pluie. Le bonheur est une mise en scène, que même la pluie rend plus belle. Pourtant, les New-yorkais, les vrais, sont saturés. Sevrés par sa personnalité. "C’était sa ville ! Il l’a quittée… Il n’appartient plus à New-York, pour moi il doit aller en prison", estime Marius Darwin, résident de la ville. "J’emmerde cette personne. Oh désolé, vous ne pourrez pas utiliser ça. Disons que je déteste ce type", dit Christopher, un commerçant que nous accostons. "Tout le monde le déteste à New York. Tout le monde devrait le détester partout !", renchérit sa compagne Rebecca.
(c) RTL INFO
Que s’est-il passé pour que Rebecca et Christopher qui eux-aussi sont nés et vivent à New York, ne supportent plus leur président, l’enfant de cette ville, qu’il a contribué à façonner. "Il déteste les femmes, Il ne défend pas les minorités. C’est un personnage dégoûtant dans tous les domaines.
Il a commis des fraudes. C’est une horrible personne. Oui, un sale type", nous répond le couple.
Des conséquences financières du coronavirus aux États-Unis et à New York
Les conséquences financières de la crise sanitaire renvoient New York dans les années 70, quand elle avait été placée sous tutelle budgétaire. Il y a très peu de touristes, des rues vides et des magasins étrangement calmes. Les recettes budgétaires de cette mégapole, à peine moins habitée que notre pays, ne parviennent plus à financer son train de vie.
"On est vide depuis le lockdown. Vous savez, depuis le 18 mars, on a vraiment des temps difficiles, on n’a plus aucun touriste", témoigne une commerçante qui tient un magasin de souvenirs.
Avec une baisse de l’économie de 8%, une baisse du résultat des entreprises de 25%, les effets du coronavirus sont en train de détruire le bilan économique de Donald Trump. C’était pourtant l’argument numéro 1 des supporters de Donald Trump. Avant l'épidémie de Covid-19, le chômage était en diminution et les marchés boursiers, à peine bousculés par un bras de fer avec la chine, ont plutôt été à la hausse durant son mandat.
(c) RTL INFO
Mais aujourd'hui, le doute s’installe. "Je sais que beaucoup de personnes de mon âge ont, comme moi, beaucoup de difficultés à garder leur job. Et c’est franchement décevant", dit cette jeune femme derrière son masque.
Économie américaine: les apparences préservées grâce à la banque fédérale ?
Quelle est la véritable emprunte laissée par le président ?
Nous avons rendez-vous avec une pointure, un économiste belge qui a développé une banque au cœur du quartier financier. Il a rencontré plusieurs fois Donald Trump, bien avant qu’il ne devienne président. "Non seulement il est ignare, c'est-à-dire qu'il ne connait pas grand-chose. Et dès qu'il est amené à devoir gérer un sujet, il n'apprend pas. Il ne lit pas les mémos, il n'écoute pas ce qu'on lui dit. Il peut participer à une réunion à l'issue de laquelle on sort un plan d'action et juste après sortir un tweet qui va dire le contraire quelques minutes après" regrette Georges Ugeux.
(c) RTL INFO
Pour Georges Ugeux, la situation se dégradait gravement, quelques mois avant l’arrivée du virus. Celui-ci désormais camoufle un peu une santé économique artificiellement dopée par de gros emprunts. "Son bilan économique était à peu près convenable à la fin de l'année dernière. Si les apparences existent, c'est parce que la banque fédérale a pompé des liquidités. Mais elle ne peut pas continuer à le faire éternellement. Donc, je crois que le pire est encore à venir", redoute le banquier belgo-américain.
Il y a quelques semaines, Donald Trump a déplacé son siège de campagne vers la Floride. Essentiellement parce que les New-yorkais et leur maire démocrate ne le supportent plus. Donald Trump garde pourtant un luxueux triplex dans son gratte-ciel de la 5e avenue. Mais il n’est sans doute pas prêt, même en cas de victoire, d'y remettre les pieds.
Vos commentaires