En ce moment
 
 

Trump ou Biden ? Des habitants de Battle Creek, inquiets et surarmés, répondent sans hésitation (vidéo)

 
élections usa
 

En novembre 2016, Donald Trump a été élu sur fond d’angoisse identitaire d’une partie de l’Amérique chrétienne blanche. Cette frange de la population se voit comme la population archétypale des États-Unis et ne peut se résoudre à devenir minoritaire dans son propre pays. Les fermiers se considèrent souvent comme les seuls vrais américains traditionnels. Julien Modave et David Muller se sont rendus à Battle Creek dans l'état du Michigan.

Vous pensez certainement n’avoir jamais entendu parler de la petite ville de Battle Creek ?
Pourtant, Vous goûtez sa spécialité tous les matins, celle des frères Will et John Kellogg, qui ont inventé les célèbres Corn Flakes. Autant dire, que nous sommes sur une terre de fermier, celle-là même qui avait fait basculer l’état du Michigan en faveur de Donald Trump, contre toute attente, il y a 4 ans.

michigan-1

On a rendez-vous avec Dana et Jerry. Leur coeur de 86 et 84 ans est plus républicain que jamais. Installés dans la cabine de leur moissonneuse batteuse, ils livrent leur avis.

Jerry: Trump a fait énormément pour nous. Mais, il y a une partie de la population qui voudrait tout pour rien

Dana: Ils ne veulent pas sortir et travailler

Environ 64% des agriculteurs du Michigan avaient voté républicain lors des dernières élections. Et ils pourraient être encore plus nombreux à voter pour Trump cette fois-ci.

michigan-2

Le président actuel aura facilement les voix de ces agriculteurs. Mais il vise surtout celui des femmes blanches, disent les instituts de sondages. Comme Danielle qui votera pour la première fois. Avant, elle ne s’intéressait pas à la politique. Mais le monde qu’elle perçoit depuis sa fenêtre l’effraie. "Pourquoi je voterai cette fois ? Parce que je vois ce que les autres partis veulent faire de ce pays. Il y a des émeutes, de la colère. Ils veulent supprimer notre droit au deuxième amendement et supprimer le port d’arme. Je ne veux surtout pas voir ça arriver. Je veux élever mes enfants dans le même monde que celui dans lequel j’ai grandi. Je ne veux pas être détruite par les démocrates", dit-elle.

Lorsque la peur augmente, immédiatement cette partie de l’Amérique achète des armes. Beaucoup d’armes. Jamais il n’en avait été vendu autant, ici: 40% de plus depuis le confinement.

michigan-3

"Voici celui que les gens achètent le plus: un glock 19 de cinquième génération. C’est un 9 millimètres basique, 15 balles dans le chargeur", nous montre un armurier dans son magasin. "Plus rien n’est normal aujourd’hui. Quand on voit ce qu’il se passe avec le coronavirus, le lockdown, tout ça n’est pas normal", dit-il.

Nathaly est enseignante. Elle envisage l’achat d’une 3e arme pour défendre sa famille. "C’est juste au cas où, au cas où quelques chose tourne mal, ou si ça va bien d’ailleurs. Vous avez peur de quelques-chose ? Non, je ne suis effrayée par rien en particulier. Mais vous ne pouvez par prédire la réaction des personnes à coté de vous. Vous devez être responsable et vous protégez", argumente-t-elle.

michigan-4

La peur sépare les deux camps de façon violente dans la ville de Battle Creek. Au quartier Général du camp Républicain, Larry vient se plaindre de ce qui lui est arrivé à lui et à ses voisins. "Mes affiches que je venais de placer depuis des semaines dans mon jardin viennent d’être volées sur ma propriété", dit ce militant à Richard Vinkent, responsable du quartier général républicain. "J’en ai marre des démocrates qui n’arrêtent pas de voler nos panneaux. Si Biden Gagne, je vais vous le dire simplement. Si Biden Gagne, on sera un pays communiste. Point-barre ! Le partit démocrate est un parti communiste. Ils se définissent comme tel. Ils détestent nos militaires. Ils détestent notre Dieu, ils haïssent la bible, ils haïssent les armes et la Constitution", nous Richard Vinkent.

Ici, la peur cultivée entre les deux camps, grandi plus vite que n’importe quelle céréale transgénique. Le Michigan dans son ensemble pourrait être encore l’état-clé, cette fois dans le mauvais sens pour les supporters de Trump.


 

Vos commentaires