Le scandale concernant la falsification des tests anti-pollution des voitures Volkswagen aux Etats-Unis n'en est probablement qu'à ses débuts. De façon anonyme, un spécialiste du secteur nous a affirmé qu'un autre constructeur automobile utilisent ce genre de dispositif électronique pour contourner les contrôles. Son témoignage a été recueilli par Vincent Jamoulle et Gaetan Delhez.
Cet homme est prestataire de services pour plusieurs constructeurs automobiles. Pour lui, pas le moindre doute, VW n’est pas le seul à tricher. "Je certifie qu’au moins un moteur sur lequel nous avons travaillé, moteur à essence, lorsque nous faisions un test de ce moteur à des conditions de cycles officiels européens, les résultats n’étaient pas bons. Il a fallu que ce constructeur donne les clés pour entrer dans un mode de fonctionnement particulier pour que le moteur, effectivement, réponde aux normes d’émissions. Ce n’était pas un moteur Volkswagen", a-t-il expliqué au micro de Vincent Jamoulle pour RTL TVi.
Des dizaines de paramètres modifiables
Cela fait plus de 15 ans que des mini-ordinateurs font partie intégrante des voitures. Des dizaines de paramètres sont modifiables comme l’injection, la pression du turbo. Il est ainsi possible de faire varier la puissance de la voiture ou sa consommation, par exemple. "On peut aussi très grandement influencer les émissions d’oxyde d’azote, les émissions de monoxyde de carbone et les oxydes à brûler", a précisé Yves Toussaint, ingénieur chez Green propulsion.
Comment fonctionne la tricherie?
Le système de tricherie reconnu par Volkswagen est simple à mettre en œuvre : le logicielle analyse la vitesse, la position du volant, la durée de fonctionnement du moteur, la pression atmosphérique. Programmé pour reconnaître les conditions d’un test, le logicielle modifie les paramètres pour que la voiture n’émette plus qu’une quantité conforme de polluant. En situation de conduite normale, la quantité de ces polluants peut être multipliée par 40.
"Un agrément de conduite diminué"
Mais pourquoi ne pas laisser simplement fonctionner les voitures sur ce mode prévu pour les tests ? "Elles fonctionneraient probablement très bien en affichant effectivement les chiffres que l’on veut voir passer dans la norme, mais le conducteur aurait certainement un agrément de conduite diminué", a fait remarquer Pierre Duysinx, professeur d’ingénierie des véhicules à l’ULg.
Que d’autres constructeurs aient également faussé les tests de pollution de la même manière n’est pas étonnant. Les logiciels, l’informatique embarqués dans les véhicules sont fabriqués par un ou deux équipementiers qui fournissent toutes les marques de voiture.
Vos commentaires