Trente-sept personnes ont été tuées vendredi lorsqu'un homme armé a ouvert le feu dans un hôtel d'une station balnéaire près de Sousse, a indiqué le ministre tunisien de la Santé Saeed al-Abadi sur Radio Mosaique. Trente-six personnes ont été blessées, dont quatre Belges. Il s'agit du pire attentat de l'histoire récente de la Tunisie. Des touristes qui étaient présents sur la plage ont témoigné de l'horreur de l'attaque.
"On a quitté la plage à toute vitesse, c'était la panique", a raconté vendredi un touriste britannique qui se trouvait dans un hôtel de Sousse jouxtant celui où au moins 37 personnes, dont des touristes étrangers, ont été tuées vendredi dans un attentat. "Mon fils de 22 ans venait juste de retourner dans l'eau et on le regardait depuis la plage lorsqu'on a entendu comme des pétards à cent mètres sur notre gauche. Très vite les gens ont commencé à fuir la plage, c'était la panique", a expliqué Gary Pine, originaire de Bristol, par téléphone depuis la Tunisie à la chaîne Skynews. "On a crié à notre fils de ressortir vite de l'eau. En remontant vers l'hôtel, il nous a dit qu'il avait vu quelqu'un se faire tirer dessus sur la plage. Lorsqu'on a rejoint l'hôtel, on a entendu comme une explosion dans le complexe à côté", a ajouté ce touriste, logé au El Mouradi Palm Marina hotel.
"On a couru aussi vite qu'on pouvait vers la réception de l'hôtel. C'était la panique pure"
Au moins cinq Britanniques figurent parmi les personnes tuées, a annoncé le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond. Le ministre a ajouté que ce bilan pourrait s'alourdir en raison du nombre important de touristes britanniques fréquentant la station. Une autre touriste britannique, Ellie Makin, était allongée sur un transat juste à côté du tireur lorsque celui-ci a commencé à faire feu, après avoir sorti son arme d'un parasol. "Il était à ma droite, tout à coup j'ai vu un fusil et un parasol qui tombe. Il a commencé à tirer des coups de feu sur sa droite, a-t-elle raconté à ITV News. Je ne sais pas ce qui ce serait passé s'il s'était tourné de notre côté. On a eu beaucoup de chance". Son amie, Debbie Horsfall, a ajouté: "On a couru aussi vite qu'on pouvait vers la réception de l'hôtel. C'était la panique pure". Les deux femmes ont ensuite vu le tireur se diriger vers l'hôtel et "recommencer à tirer". Elles ont réussi à se réfugier dans des chambres séparées.
"Il lui avait juste dit: 'je t'aime, je t'aime' et ensuite ses yeux se sont révulsés"
Olivia Leathley, 24 ans, était dans sa chambre avec son ami lorsqu'ils ont entendu de "fortes détonations" venant de la plage. Ils sont descendus à la réception de l'hôtel où ils sont tombés sur une femme dont le mari venait de prendre une balle dans le ventre. "Elle disait qu'on avait tiré sur son mari et qu'il était en sang sur la plage. Qu'il lui avait juste dit: 'je t'aime, je t'aime' et qu'ensuite ses yeux se sont révulsés, au moment où des gens la mettaient à l'abri", a-t-elle raconté.
Un homme armé "s'est infiltré par l'arrière de l'hôtel et a ouvert le feu"
Au moins 37 personnes ont été tuées après que l'homme armé a ouvert le feu à la mi-journée, le pire attentat de l'histoire récente du pays. Selon le ministère de l'Intérieur, un homme armé "s'est infiltré par l'arrière de l'hôtel et a ouvert le feu". Il a ensuite été abattu. Situé en pleine zone touristique, le Riu Imperial Marhaba accueillait des clients majoritairement britanniques et d'Europe centrale, a indiqué la chaîne propriétaire. Au moins une victime est irlandaise, selon Dublin.
"J'ai couru jusqu'à la mer chercher mes enfants et nos affaires"
"Tout le monde a commencé à crier et à courir. Certains pleuraient et devenaient hystériques", a raconté Susan Ricketts, logée dans un hôtel voisin. Une touriste irlandaise, Elizabeth O'Brien, en vacances à Sousse avec ses deux fils, a d'abord cru entendre des "pétards". "Mais à un moment je me suis dit: mon Dieu, ce sont des coups de feu. J'ai couru jusqu'à la mer chercher mes enfants et nos affaires. En remontant vers l'hôtel, les serveurs et les gardiens n'arrêtaient pas de nous crier: courez, courez, courez!", a-t-elle dit à la radio irlandaise RTE. "Avec mes fils, on s'est retranchés dans notre bungalow, on n'arrive pas à joindre la réception, le téléphone ne marche pas. Mon agence de voyage me dit d'aller à la réception mais j'ai trop peur de sortir. Je suis enfermée ici avec mes deux garçons, coupée du monde", a-t-elle ajouté.
Vos commentaires