Le colosse automobile Volkswagen s'est choisi vendredi un nouveau patron, le chef de Porsche Matthias Müller, qui a promis de faire toute la lumière sur l'affaire des moteurs truqués et que le groupe, profondément ébranlé, allait s'en remettre.
Cheveux blancs et regard bleu azur, M. Müller passe pour être très apprécié au sein du groupe, dont il dirige cette filiale depuis 2010. "Le conseil de surveillance a dans sa réunion d'aujourd'hui proposé à Matthias Müller de prendre la présidence du directoire" de Volkswagen, a indiqué lors d'une conférence de presse à Wolfsburg, dans le nord de l'Allemagne, Berthold Huber, président de ce conseil.
"C'est exactement l'homme qu'il faut"
"Nous pouvons et nous allons surmonter cette crise", a promis Matthias Müller, 62 ans. "Ensemble nous allons faire de Volkswagen une entreprise encore plus forte", a-t-il promis, en rendant hommage à son prédécesseur Martin Winterkorn. Aux commandes du mastodonte automobile depuis 2007, ce dernier avait annoncé mercredi sa démission tout en affirmant n'avoir jamais rien su des tricheries reprochées au groupe. Il reste néanmoins à la tête de la holding Porsche SE, actionnaire majoritaire de Volkswagen.
L'organe de contrôle a justifié le choix de M. Müller à la tête du groupe. "C'est exactement l'homme qu'il faut pour faire avancer (...) avec la fermeté nécessaire le travail sur la crise actuelle de notre entreprise et en tirer les bonnes leçons", selon un communiqué. M. Müller "n'est pas un travailleur solitaire mais quelqu'un qui joue collectif, c'est ce dont a besoin Volkswagen actuellement", a estimé M. Osterloh.
Dans un premier temps, M. Müller restera patron de Porsche et assurera la direction des ventes du groupe Volkswagen.
"Un petit groupe de personnes a causé un énorme préjudice"
Le chef du conseil de surveillance, M. Huber, a qualifié vendredi l'affaire de "désastre moral et politique" pour le groupe. "Le comportement illégal de développeurs et techniciens dans le développement des moteurs a choqué Volkswagen. Nous ne pouvons que nous excuser et demander aux clients, à l'opinion publique, aux autorités et aux investisseurs de nous redonner une chance de bien faire", a-t-il ajouté. "Un petit groupe de personnes a causé un énorme préjudice" à Volkswagen, a renchéri Bernd Osterloh, qui représente les salariés dans le conseil de surveillance.
Le conseil de surveillance a pris de nombreuses autres décisions lors de sa réunion, dont celles de mettre en congé certains salariés, de soutenir les enquêtes sur le trucage des moteurs diesel en mandatant des avocats en Allemagne et aux Etats-Unis et de proposer l'actuel directeur financier Hans Dieter Pötsch comme nouveau chef du conseil de surveillance.
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