Le comité de concertation a tranché vendredi dernier: les auto-écoles vont pouvoir rouvrir. Depuis ce lundi matin, dans les établissements d'apprentissage de conduite, les employés s'affairent, les élèves qui sont sur liste d'attente sont contactés. Tout est fait pour que les activités reprennent le plus vite possible dans le respect des règles sanitaires. Un protocole a été adopté: il faudra notamment désinfecter le véhicule après chaque passage et installer une paroi entre l'instructeur et le conducteur.
Les moniteurs n'avaient plus eu l'occasion de travailler depuis le 2 novembre. Ce retour au travail se fait pour certains avec une boule au ventre comme c'est le cas de Paul (prénom d'emprunt car il veut garder l'anonymat), la cinquantaine entamée, qui a déclenché le bouton orange Alertez-nous pour nous faire part de ses craintes : "Les jeunes veulent absolument passer leur permis. Avec les retards accumulés, certains sont prêts à mentir et à se présenter malades et le cacher pour ne pas perdre leur rendez-vous reculé de plusieurs mois", croit-il.
Malgré les protocoles, Paul estime que les moniteurs d'auto-écoles prennent des risques : "Nous sommes à moins de 50 cm de nos élèves dans l'habitacle d'une voiture. Nous touchons les mêmes objets qu'eux: le levier de changement de vitesse, le frein à main, et ce pendant à chaque fois 2 heures! Dans ce cas, autant nous inoculer le virus directement !"
Après le 1er confinement, des séparations en Plexiglass ont été installées dans les voitures entre les moniteurs et les élèves, mais celles-ci étaient très peu pratiques, nous décrit Paul: "Le problème, c'est que comme elles sont rigides, on s'arrachait le bras à chaque fois qu'on intervenait. Des films épais en plastique ont ensuite été installés, un peu comme au Colruyt au rayon fruits et légumes, mais cette séparation n'était pas suffisante..." dit-il.
Paul veut reprendre son activité mais pour se faire, il souhaite être vacciné. "Je trouve que les personnes exerçant les métiers de contact devraient être prioritaires pour être vaccinées", insiste-t-il.
Paul ne comprend pas qu'il puisse exercer à nouveau son métier alors que les coiffeurs qui, eux, pratiquent dans des salons beaucoup plus espacés n'ont pas reçu le même feu vert. "Les coiffeurs pourraient également rouvrir vu nos circonstances de travail quasi identiques au niveau de la distanciation! On a l'impression d'être des cobayes."
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