Le gouvernement bruxellois a adopté jeudi le plan pluriannuel de rénovation de l'ensemble des 26 tunnels de la capitale qui sera mis en œuvre au cours des 15 prochaines années selon un ordre de priorité lié à l'urgence des travaux, a confirmé vendredi le ministre bruxellois de la mobilité Pascal Smet.
Le ministre a réservé la primeur des détails de ce plan aux députés de la commission de l'Infrastructure du parlement bruxellois qui se réuniront lundi après-midi, mais il a déjà laissé entendre que le plus gros des travaux serait réalisé au cours des dix prochaines années. Un budget de 50 à 60 millions d'euros sera dégagé chaque année pour le réaliser. Sauf exception, les tunnels ne seront pas fermés en journée, en dehors des périodes de vacances. Ce plan a été élaboré au terme d'une première inspection en profondeur de l'ensemble des tunnels, effectuée en trois mois, après la chute d'un élément du plafond du tunnel Rogier.
Ce sont ces inspections approfondies suivies par un bureau externe et certifié qui ont conduit à la fermeture temporaire des tunnels Stéphanie et Montgomery. Le gouvernement bruxellois a en outre chargé SOCOTEC d'inspecter le matériel électromécanique de tous les tunnels. Fort des rapports d'inspection de Seco et d'Egis de 2015-2016, des conclusions de la mission de Socotec pour l'électromécanique, des recommandations du master plan tunnel de 2013 et des conclusions de la commission parlementaire spéciale Tunnel, le gouvernement a rédigé, avec l'aide des experts du bureau Egis, le Programme pluriannuel d'investissement pour les tunnels bruxellois qui intègre les travaux de génie civil et l'installation/rénovation de l'électromécanique des tunnels.
Le tunnel Stéphanie sera rouvert deux mois plus tard que prévu, mais cela évitera un chantier ultérieur
Le tunnel Stéphanie à Bruxelles restera fermé à la circulation jusque dans la seconde moitié des vacances d'été, soit deux mois de plus que prévu, a annoncé vendredi le ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet, lors d'une visite du chantier. Mais alors que les travaux en cours auraient dû précéder un chantier ultérieur d'au moins un an, ils permettront une réparation définitive et l'économie d'une nouvelle fermeture prolongée.
Une partie de ce tunnel (côté Poelaert) est fermée à la circulation depuis janvier dernier et la chute de blocs de béton. Après une première estimation, Bruxelles Mobilité avait évoqué un délai de fermeture d'au moins un an. La Région a alors demandé de plancher sur une consolidation provisoire pour limiter la fermeture à quelques semaines, dans l'attente d'une rénovation lourde et complète qui aurait imposé une fermeture prolongée d'ici un an et demi.
Selon Arnaud Pineur, ingénieur chargé des études de stabilité du tunnel pour la société Greisch, la dégradation de l'ouvrage s'explique par le recours dans les années '50 à du chlore (sel) pour accélérer la prise du béton. Au contact des infiltrations, celui-ci a corrodé l'armature du béton par endroits. Le rétablissement de la stabilité du tunnel passe par le suppression de 10 à 15 cm de béton chloré au niveau du plafond par jet d'eau en surpression, l'ancrage de barres en acier inoxydable dans le haut des parois, le renfort du plafond à l'aide de nouvelles barres et la projection de béton.
Le tout est effectué par phases successives sur une distance de 3 mètres (sur 150 mètres à rénover), moyennant un étançonnage. Après la phase de mise au point, le chantier va adopter à partir de ce week-end un rythme de sept jours sur sept à raison de trois périodes par jour. La phase de stabilisation de l'ouvrage mobilisera un million d'euros.
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