Vous êtes nombreux à nous signaler via le bouton orange Alertez-nous des dépôts de suie suspects potentiellement liés à cet incendie d’une usine chimique en France. Le centre de crise de Wallonie (CRC-W) confirme que le nuage de suie est passé au-dessus de nos têtes. A priori, les particules ne sont pas toxiques, mais il y a des conseils à suivre.
Jeudi après-midi, Jean-Pierre, habitant d’Écaussines, a fait un constat surprenant. Le filtre de sa piscine était rempli de suie. "Depuis jeudi midi, je ramasse constamment de la suie sur la ligne d’eau de la piscine, explique-t-il. Les filtres sont encrassés depuis jeudi midi, c’était la catastrophe. Là, tout a dû être raclé."
Même constat sur le bord de la piscine, Jean-Pierre a beau frotter, un dépôt noir réapparaît constamment depuis jeudi. "Le ministre français dit qu’il n’y a pas de risque, poursuit-il, mais inhaler de la suie, je ne crois pas que c’est très recommandé. Et donc on peut se poser des questions. Heureusement, il ne faisait pas très beau et très peu de monde était dehors. Mais s’il fait beau, nous on est au bord de la piscine en permanence. Donc là, ça aurait été un peu plus catastrophique."
Pour Jean-Pierre et sa femme, Anne, ces retombées de suie doivent certainement provenir de l’incendie d’une usine Seveso à Rouen. Châssis, murs, sol, voiture, tout est recouvert d’un film noir. "C’est une matière grasse et pénétrante, montre Anne. Il ne nous restera plus qu’à prendre des éponges en espérant que ça n’ait pas eu d’impact sur notre santé à tous."
Le porte-parole des pompiers de la zone de secours Hainaut Est conseille à tous les habitants de rester prudents. "Toute suie est potentiellement nocive effectivement. Même pour un simple feu de maison, y a plein de produits différents de décomposition dans l’incendie. Oui, c’est potentiellement dangereux, quelle que soit la suie." Il rappelle qu’en cas d’incendie, il est vivement conseillé de rester chez soi pour éviter d’inhaler les fumées.
Confirmation des autorités, mais a priori "pas toxique"
Les craintes de Jean-Pierre et Anne semblent bien fondées. A la suite de cet incendie qui s'est déclaré jeudi à 02h40 du matin au sein de l'entreprise Lubrizol à Rouen (Normandie, France), un important dégagement de fumée avait été observé. "D'après les modèles météorologiques de l'IRM, le nuage aurait déjà atteint notre pays 5 à 6 heures après le début du dégagement des fumées, soit dans la matinée du 26 septembre", confirme samedi le centre de crise de Wallonie (CRC-W). Ce nuage se trouve actuellement aux Pays-Bas, mais il est encore possible de retrouver des traces résiduelles.
"Les autorités françaises ont fait procéder à des analyses des relevés atmosphériques réalisés le jour de l'incendie et à proximité du site. Ceux-ci n'ont pas mis en évidence de composés toxiques en quantité dangereuse pour la santé humaine", indique le CRC-W. "Les molécules principales identifiées sont le monoxyde de carbone et le dioxyde de soufre."
Suites aux précipitations, ces fumées ont été lavées et puis dispersées par le vent. "Les concentrations en particules fines qui ont pu parvenir en Wallonie sont donc très faibles, ce qui est confirmé par le réseau de mesures de la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CELINE). La qualité de l'air reste donc bonne à l'heure actuelle", assure le centre de crise.
Dans le Hainaut, des habitants ont observé des dépôts localisés de suie. Le centre de crise leur conseille d'aérer leur habitation, de porter des gants pour nettoyer des résidus et de bien laver les fruits et légumes produits localement. "On conseille de ne pas toucher ces résidus à mains nues, donc de porter des gants, de laver les légumes ou les fruits du jardin que l'on consomme, de prendre des précautions d'usage qui sont toutes simples pour ne pas manipuler ou toucher les suies, tout comme on le ferait pour n'importe quelle situation d'incendie qui se passerait à proximité de chez vous", a expliqué Simon Riguelle, le directeur du centre de crise de Wallonie, joint par Guillaume Fraikin pour Bel RTL.
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