Stéphan Jourdain, propriétaire des Laminoirs de Longtain à Bois-d'Haine près de La Louvière, a indiqué qu'il avait l'intention de déposer le bilan de l'entreprise début septembre. Le bras de fer entre le patron et les syndicats se poursuit.
"Le tribunal devrait statuer vraisemblablement le mardi 7 septembre sur une fin anticipée de procédure de réorganisation judiciaire (PRJ, accordée pour 3 mois) que je vais solliciter, et en principe, dans les jours qui suivront, je déposerai le bilan. La faillite sera déclarée, si je calcule bien, le lundi 14 septembre. Un curateur sera désigné, il vendra les actifs", a expliqué Stéphan Jourdain. "Moi c'est gentil, fini, bonsoir, je ne veux plus mettre 1 franc dans ce dossier", a encore déclaré l'homme d'affaires, confirmant ainsi qu'il ne sera pas candidat-repreneur de l'entreprise.
Les travailleurs occupent les Laminoirs depuis mercredi
Les Laminoirs de Longtain sont occupés depuis mercredi dernier par les travailleurs. La raison essentielle de cette occupation est le non-paiement de salaires et de primes au personnel. "Faux", a rétorqué Stéphan Jourdain. "Les employés ont été payés jusqu'aux congés de l'entreprise qui ont démarré le 17 juillet. Les ouvriers, eux, ont été au chômage économique la première quinzaine de juillet et ils ont été payés pour leurs vacances annuelles du 17 juillet au 7-8 août".
"Je pense qu'individuellement la majorité des ouvriers ont envie de travailler, mais les syndicats les mènent dans le mur", confie Stéphan Jourdain, interrogé par Ludovic Delory. "La politique des syndicats est totalement suicidaire. Je pense qu'il y a un énorme problème de mentalité dans la sidérurgie dans la région du Centre", ajoute-t-il.
"On attend nos salaires"
Face aux déclarations, la réaction des syndicats ne s'est pas faite attendre. Les travailleurs estiment ne plus être payés. "On est là, on attend nos salaires, on attend qu'une chose, c'est de retravailler. Il nous a promis 25.000 tonnes la première année de sa reprise, c'est faisable. Et 40.000 tonnes avec embauche l'année suivante. En réalité on a fait 500 tonnes", explique Xavier Cabo, ouvrier. "Si les travailleurs, aujourd'hui, n'avaient pas les allocations de chômage, ils n'auraient aucun revenu, et ils auraient dû aller au CPAS pour vivre", explique Camillo D'Alonso, secrétaire régional CSC-Centre.
Le divorce entre Stéphan Jourdain et les syndicats est consommé. Les travailleurs se rendront ce mardi au cabinet du ministre Marcourt pour solliciter la région wallonne.
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