Le corps de Khaled Babbouri, l'auteur de l'attentat à la machette contre des policières de Charleroi, n'a toujours pas été rapatrié en Algérie. Les pompes funèbres Fontaine attendent un ultime document que le consulat d'Algérie tarde à leur remettre. Un reportage d'Olivia François et Aline Lejeune.
Le 6 août dernier, Khaled Babbouri, un Algérien en séjour illégal, a grièvement blessé deux policières de faction devant l'hôtel de police de Charleroi. Armé d'une machette, il a frappé les deux victimes au visage. L'une des inspectrices défigurées a pu tirer deux coups de feu dans les jambes de l'auteur avant qu'une troisième policière, intervenue en renfort, ne le neutralise définitivement. Transféré en milieu hospitalier, Khaled Babbouri est décédé peu après sur la table d'opération.
Depuis plus d'un mois et demi, les pompes funèbres Fontaine de Gilly (Charleroi) détiennent le corps du terroriste. Sa famille désire le rapatrier en Algérie, non loin d'Annaba, pour l'inhumer. "Depuis le début, le consulat d'Algérie nous fait poireauter. Tous les documents ont été remplis par l'Etat belge. Il ne manque qu'une seule autorisation du consulat. Nous nous sommes déjà rendus sur place, avec le défunt dans notre corbillard. Notre employé a dû attendre six heures, par une forte chaleur, avant d'être éconduit. Depuis lors, le consulat nous prétend qu'il faut un dernier document du ministère des Affaires étrangères, ce qui est faux, la Belgique est en ordre", expliquait Denis Fontaine, le gérant de l'entreprise de pompes funèbres le 9 août dernier.
"Qu'il quitte chez nous"
"Je pense que c'est un problème politique mais il est temps de prendre position en bien ou en mal, qu'on puisse l'enterrer et qu'il quitte chez nous", a précisé Denis Fontaine à Olivia François. Selon le consulat, il manquerait un document signé par le ministère belge des affaires étrangères mais aucune demande ne lui serait parvenue. La famille de Khaled Babbouri a déjà payé 2000 euros pour le rapatriement et attend, tout comme les autorités communales. Si le blocage perdure, la ville de Charleroi sera obligée de prendre une décision. Il n'est pas certain qu'elle accepte de prendre en charge la dépouille. Contacté par l'agence Belga par téléphone, le consulat d'Algérie n'avait pas souhaité réagir.
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