Le gouvernement s'est accordé hier sur un plan de répartition de 5.000 demandeurs d'asile dans les différentes communes du pays suivant une clé de répartition. Les communes ont six mois pour s'y conformer sous peine de sanctions financières. De quoi faire grincer des dents auprès de certains bourgmestres mis devant le fait accompli. C’est le cas de Lessines où se sont rendus Ludovic Delory et Gaetan Zanchetta.
La ville de Lessines compte 18.500 habitants et en accueillera bientôt sept de plus. Comme toutes les communes de Belgique, elle s’apprête à accueillir son lot de réfugiés. "Il faut les accueillir, dans la possibilité des moyens", "Il faut quand même faire quelque chose avec les migrants, donc je pense que c’est une bonne chose que des communes acceptent d’accepter des migrants, sous certaines conditions", ont réagi des riverains au micro de Ludovic Delory pour le RTLinfo 13H.
Les communes se retrouvent devant le fait accompli
Les Lessinois sont donc d’accord sur le fond, mais c’est sur la forme que le bourgmestre émet des réserves. Aucune concertation préalable n’a été faite avec le fédéral et les communes se retrouvent devant le fait accompli. "Nous avons quand même une Union des villes et communes qui est en charge d’être un lobbying peut-être parfois, mais aussi une interface entre les communes et les autres niveaux de pouvoir et donc là c’est silence radio complet, on n’est au courant finalement de rien", a fait remarquer Pascal De Handschutter.
"Je vais accepter dans la mesure de ce que nous pouvons accepter"
Lessines héberge déjà 14 réfugiés, certains dans un bâtiment aménagé pour eux. La menace de sanctions financières pèse sur les communes qui refusent l’asile et là, ce sont les CPAS qui tirent la sonnette d’alarme. "Je vais accepter dans la mesure de ce que nous pouvons accepter. Mais nous ne saurons pas aller au-delà, nous avons également, à Lessines, des gens qui viennent nous voir pour du logement, des gens qui viennent nous voir pour du travail. On n’est pas magicien donc on est incapable de créer du logement ou du travail là où il n’y en pas", a encore argumenté le bourgmestre.
Le plan fédéral de répartition des réfugiés n’est pas le seul à faire grincer les dents du bourgmestre de Lessines, une société anglaise envisage d’acquérir un bâtiment situé dans le zoning pour y loger 450 demandeurs d’asile.
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