Le procès débute aujourd'hui devant les assises de Liège. L'accusé nie les faits et son alibi apparaît comme assez mince aux yeux du ministère public…
C'est aujourd'hui que débutent les débats aux assises de Liège pour le triple assassinat de Visé. Amedeo Troiano est accusé d'avoir assassiné un couple de banquier et un petit garçon de 9 ans le 18 avril 2014. Ce matin, le Ministère public lira son acte d'accusation et l'accusé sera interrogé durant plusieurs heures par le président de la Cour d'assises.
"Tu te souviens de moi?"
Le 18 avril 2014, Benoit Philippens et Carol Haid, un couple de banquiers, rentrent chez eux après une soirée au restaurant. Ils sont accompagnés du filleul de Carol qui allait passer la nuit chez sa marraine. Quand le couple arrive devant chez lui, un homme les abat et tue aussi le petit Estaban, 9 ans. L'auteur prononce une phrase au banquier que Carol Haid a eu le temps de dire aux policiers avant de mourir : "Tu te souviens de moi ?".
C'est en passant au crible le passé professionnel des banquiers que les enquêteurs sont remonté jusqu'Amedeo Troiano. Il s'était vu refuser un crédit par les banquiers alors qu'il avait obtenu un accord verbal. Aujourd'hui, Amedeo Troiano nie les faits. Il est dans le box des accusés avec un mobile probant et un alibi assez mince.
La vidéo d'une arme cachée sous un oreiller
Il a toujours dit qu'il était en Allemagne, chez des cousins, au moment des faits. Les enquêteurs ont interrogé la famille de l'accusé et tous sont d'accord pour dire qu'il est arrivé le samedi matin et non le vendredi soir comme le prétend Amedeo Troiano.
Il a également déclaré qu'il n'avait jamais eu d'arme. R, dans son téléphone portable, les enquêteurs ont trouvé une vidéo sur laquelle on le voit ranger une arme sous son oreiller, et celle-ci pourrait correspondre à celle utilisée pour le triple meurtre.
L'avocat de la défense réclame la prudence
Mais l'avocat de l'accusé, Alexandre Wilmotte, réclame la prudence quant au rapport d'expertise: "Il y a des conséquences beaucoup trop rapides qui sont tirées de ces rapports, alors que pourtant il suffit de savoir les lire", a-t-il déclaré à notre confrère de Bel RTL, Antoine Schuurwegen.
Le mobile de l'accuse selon le ministère public est la situation financière d'Amedeo Troiano, qui tenait les victimes pour responsables directs, ce que la défense rejette. "Je pense que la situation n'était pas aussi pénible qu'on essaye de la faire croire", estime Alexandre Wilmotte.
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