"Aujourd'hui en prenant le train pour rentrer chez moi, j’ai assisté à un choquant et triste spectacle", a témoigné Sandrine via notre bouton orange Alertez-nous, ce mercredi.
Cette étudiante à Bruxelles prend tous les jours le train à destination de Mons. "J’ai pris le train de 14h47 et, comme toujours, il n’y avait que trois voitures alors que c’est en pleine heure de pointe. La deuxième classe était bondée et on nous interdit de nous asseoir en première classe", a déploré la navetteuse. "Il faisait très chaud à bord car la climatisation ne fonctionnait pas et, dans ce genre de train, les fenêtres ne s’ouvrent pas", a précisé Sandrine.
"Trois wagons seulement et un train surchauffé ont mené un homme à faire une attaque. Et il n'y avait aucune personne compétente parmi le personnel de bord. La contrôleuse a donc fait un appel afin de trouver du personnel médical dans le train. Par chance, une infirmière et un médecin sont arrivés directement pour tenter d'aider cet homme", nous a raconté la jeune femme.
Un récit qui rappelle celui d'Élisa, que nous avions relayé en février dernier: "Une dame a fait un malaise, j'étais la seule à pouvoir aider", avait-elle témoigné.
"Nous avons dû assister à cette horrible scène"
"Il y avait tellement peu de place que l'homme a dû être couché entre les sièges remplis de voyageurs. Le personnel médical ne disposait d’aucun matériel. L'infirmière a dû emprunter le masque à oxygène d'un jeune passager", a assuré Sandrine. Selon elle, comme l’état de l’homme s’aggravait, le personnel de la SNCB a décidé d’arrêter le train à Hal pour qu’une ambulance puisse venir le secourir. "A Hal, un défibrillateur était nécessaire et l’ambulance n'était même pas encore là. Moi, ainsi que tous les passagers, avons dû assister à cette horrible scène", a déploré la navetteuse, encore secouée par ce qu'elle a vu. "C’est seulement 10 minutes plus tard que nous avons pu sortir et changer de train. Nous ne connaîtrons pas l'issue de la vie de cet homme", a-t-elle souligné.
Sandrine tient à féliciter les personnes qui sont intervenues pour tenter de venir en aide à cet homme malgré des conditions difficiles. Mais elle reste très marquée. "Je suis toujours choquée de ce trajet et surtout de l'incompétence et du manque de matériel à bord des véhicules de la SNCB", a-t-elle commenté.
Comment la SNCB gère ce genre d'accident?
Du côté de la SNCB, le porte-parole a confirmé le malaise survenu sur la ligne 3735. "Vers 15h, un client a fait un malaise dans le train reliant l’aéroport de Bruxelles à Mons. Le train a été arrêté en gare de Hal pour qu’il soit pris en charge par le service d’intervention 112", a expliqué Thierry Ney. Il n’en dit cependant pas plus sur l’état de santé du passager.
Avec l’été qui s’installe et les températures qui montent, le témoignage que nous avons reçu interpelle. Comment la SNCB gère-t-elle ce type de situation d’urgence ? "Soit c’est un accompagnateur qui contacte le service interne de la SNCB. Ce service va ensuite prendre les mesures nécessaires pour arrêter le convoi et prévenir les secours. Soit c’est un client qui appelle directement le 112, et nous sommes ensuite informés pour réagir en conséquence", a précisé Thierry Ney.
Comme nous l’a indiqué le porte-parole de la SNCB, les accompagnateurs ne sont pas formés aux premiers secours. "Un accompagnateur peut avoir suivi une formation de son côté, mais il n’y en a pas de spécifique organisée par la SNCB. Pour les agents Securail, en revanche, il y a une formation aux premiers secours, car ils doivent intervenir dans des situations très spécifiques", a expliqué Thierry Ney. "Si un passager fait un malaise, un accompagnateur peut intervenir s’il connaît les gestes à effectuer. Sinon, un appel peut être lancé pour trouver une personne dans le train capable de venir en aide à la victime, en attendant l’arrivée des secours", a conclu le porte-parole.
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