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"Les magasins commencent à être dévalisés": David, un Belge à La Réunion, témoigne au 5 ème jour de mobilisation des gilets jaunes

  • Gilets jaunes à La Réunion: "La situation nous inquiète"

  • Gilets jaunes à La Réunion: "Il y a des blocages un peu partout"

 
 
 

Plusieurs Belges vivant à La Réunion nous ont contactés via le bouton orange Alertez-nous pour nous faire de la situation au cinquième jour de mobilisation des "gilets jaunes". La situation reste tendue sur l’île, particulièrement durant les nuits.

Originaire de Belgique, David s’est installé avec sa compagne Mathilde et son fils d’un an et demi depuis le mois de janvier à La Réunion. Le couple témoigne de son quotidien plus compliqué depuis le début des actions.

"Pour le moment, c’est assez compliqué. Durant la journée tout est fermé, à l’exception de quelques magasins qui sont ouverts jusqu’à midi. Les gilets jaunes demandent aux magasins de fermer. Ce matin, c’est encore arrivé, on a dû vite sortir d’un établissement", résume Mathilde.

Si la famille a prévu "le coup" et a fait des réserves, ce n’est pas le cas de tout le monde. "Les gens paniquent parce que cela fait cinq jours qu’on est dans cette crise. Les magasins commencent à être dévalisés. Il y a une petite épicerie au-dessus de la maison, elle est vide en 30 minutes, dès qu’elle se fait ravitailler et il y a une heure pour passer en caisse", détaille David.


"Des gens de l'extérieur viennent pour casser"

Mathilde avoue être inquiète: "On ne sait pas trop combien de temps ça va durer. Moi je suis indépendante, je suis logopède et mes patients ne viennent pas, donc l’argent ne rentre pas. C’est inquiétant parce qu’on se demande jusqu’où ça va aller. La journée, c’est calme, les gilets jaunes sont vraiment cools, il n’y a pas de débordement. Les seuls problèmes qu’il y a, ce ne sont pas des gilets jaunes, ce sont des gens de l’extérieur qui viennent vraiment pour casser, pour détruire, pour faire peur. Il y a des rackets dans les files des voitures. Moi, je suis passée en scooter et on m’a demandé de payer un ou deux euros pour passer. J’ai totalement refusé et je suis partie très vite en scooter".

"Ce matin, on avait notre petit garçon d’un an et demi dans la voiture et ils nous ont laissés passer sans problème. Avec les gilets jaunes, les manifestants, on n’a aucun problème, c’est vraiment à la nuit tombée que cela devient plus compliqué", explique David.

Un avis partagé par Frédéric, un autre Belge vivant depuis trois ans à La Réunion: "Il y a des blocages un peu partout, mais le plus compliqué c’est le soir. Des jeunes prennent le relais des manifestants et ils sont beaucoup plus agressifs, ils brûlent des poubelles et pillent des magasins".



30 blessés

En recul en métropole, le mouvement "des gilets jaunes" continue à paralyser ce mercredi l'île de la Réunion où il s'accompagne, malgré l'instauration d'un couvre-feu nocturne, d'une flambée de "violences urbaines" comme elle n'en a plus connu depuis près de trente ans.

Au cinquième jour du mouvement, les blocages routiers durant la journée succèdent aux violences commises la nuit par "des bandes de jeunes gens qui n'ont rien à voir avec le mouvement dit des gilets jaunes", selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. "Leur objectif, a-t-il déploré mercredi, c'est de profiter d'un mouvement social pour piller, pour saccager, pour détruire."  Au total, 30 membres des forces de l'ordre ont été blessés depuis samedi.


 

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