Comme toute industrie florissante, celle du jeu vidéo est victime depuis longtemps du piratage. De plus en plus sophistiqué, il joue au jeu du chat et de la souris avec les fabricants de console, qui mettent à jour leur matériel et leur système d'exploitation pour leur compliquer au maximum la tâche.
Le jeu vidéo a franchi ces dernières années plusieurs étapes, devenant le divertissement le plus rentable dans le monde. Lorsqu'un titre attendu sort, il génère désormais plus d'argent en quelques jours qu'un nouveau grand film au cinéma, par exemple.
Mais comme le cinéma et les séries TV, le jeu vidéo est victime du téléchargement illégal, qui reste un phénomène important et impossible à enrayer, car dès qu'une plateforme ferme, une autre ouvre ; dès qu'une mise-à-jour déjoue une procédure, une autre est inventée.
Un témoin est "consterné"
On pensait les consoles à l'abri de ce genre de chose, mais ce n'est pas toujours le cas. C'est un témoin qui nous a contactés, via le bouton orange de l'application RTL info, pour nous signaler que la 3DS, la console de jeu vidéo portable de Nintendo, était trop souvent piratée à son goût.
"Je suis consterné de voir que pas mal de gens utilisent le logiciel Nintendo Freeshop sur 3DS. Certaines Nintendo sont même vendues sur des sites de seconde main avec ce logiciel permettant de télécharger n'importe quel jeu 3DS gratuitement et illégalement. Je souhaite que cela s'arrête", nous a-t-il écrit, espérant que son message servira à "lutter contre cette fraude".
Il existe même des sites français sur lesquels on peut acheter des consoles prépiratées :
Qu'est-ce que le freeshop ?
Le freeshop est un magasin d'applications/jeux vidéo alternatif à l'eShop, la version officielle qui est préinstallée sur les consoles de jeu de Nintendo.
Le système d'exploitation des consoles étant verrouillé, il est théoriquement impossible d'installer le freeshop pour remplacer l'eShop. A moins que vous ne crackiez votre console, en modifiant le système d'exploitation.
Vous l'avez compris, la procédure peut être fastidieuse, d'autant plus que certaines manipulations nécessitent même de modifier le matériel (ouvrir la console et souder un connecteur sur la carte mère !).
Les pirates se donnent bonne conscience en disant que le système d'exploitation customisé permet de "libérer le potentiel" de la console, en pouvant par exemple faire tourner des jeux qui ne sont pas commercialisés chez nous, ou des jeux non compatibles à la base. En réalité, il est clair que la plupart des gens crackent leur console pour télécharger gratuitement des jeux, au lieu de payer entre 30 et 50 euros pour un exemplaire neuf et authentique.
Quelques captures d'écran du freeshop
Qu'en pense Nintendo ?
Si les développeurs doivent en arriver à ouvrir la console pour en modifier le matériel, c'est parce que Nintendo lutte comme il peut contre ce piratage.
Tout d'abord en mettant à jour la console, en corrigeant des failles, pour empêcher, par exemple, l'installation d'une ancienne version du système d'exploitation moins sécurisée qui peut être modifiée pour accueillir le freeshop.
Le constructeur japonais parvient également à repérer et à bannir de sa plateforme de jeu en ligne les petits malins qui ont cracké leur console, les obligeant à se limiter au jeu solo.
L'entreprise n'aime pas trop évoquer le sujet publiquement, mais nous avons tout de même obtenu une réaction de la part de la porte-parole de Nintendo Belgique. "Nintendo continuera à utiliser la technologie pour lutter contre le piratage et prendra les mesures légales pour réduire le piratage à travers le monde. Nous protégerons également la capacité de l'industrie du jeu vidéo à continuer d'investir dans le développement de nouveaux jeux et concepts innovants et les chances de succès de tous les jeux Nintendo vendus légalement".
Comme le précise Nintendo, outre les problèmes potentiels liés à la stabilité de la console, le téléchargement illégal de jeu vidéo nuit à surtout aux studios de développement de taille moyenne ou petite, et donc à l'industrie en général.
Vos commentaires