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"Les acheteurs des certificats verts se font rares": Cédric, un Bruxellois de 47 ans, s'inquiète de la rentabilité de ses panneaux photovoltaïques

"Les acheteurs des certificats verts se font rares": Cédric, un Bruxellois de 47 ans, s'inquiète de la rentabilité de ses panneaux photovoltaïques
 
panneaux solaires
 

À Bruxelles, l’installation de panneaux solaires est en hausse. La Région compte aujourd’hui plus de 8.000 installations, soit deux fois plus qu’en 2018. Une frénésie de l’énergie solaire qui a des conséquences sur la revente des certificats verts pour les propriétaires. Cédric, inquiet, nous a alertés via le bouton orange.

"J’ai installé des panneaux photovoltaïques en 2018 pour principalement faire des économies d’énergie", nous a confié cet homme de 47 ans qui, comme beaucoup de Bruxellois, a décidé de se lancer dans l’aventure des panneaux solaires. Un choix qu’il ne regrette pas au vu de la hausse du prix de l’énergie. Toutefois, les certificats verts, avantage financier lié à l’installation de panneaux solaires, commence à poser question. Diminution du prix de revente, difficultés à trouver des acheteurs... ça n'est pas simple.

Le certificat vert, qu’est-ce que c’est ?

Incitant financier par excellence, le certificat vert a été mis en place pour encourager le citoyen à installer des panneaux solaires. Il garantit à leurs propriétaires un retour sur investissement en 7 ans. Le principe est simple : d’une part, les producteurs d’électricité verte, comme Cédric, reçoivent des certificats verts en fonction de l’énergie qu’ils produisent. D’autre part, les fournisseurs d’électricité déclarent annuellement un nombre de certificats verts à Brugel (l'autorité bruxelloise de régulation dans les domaines de l'électricité, du gaz et du contrôle du prix de l'eau) et ont l’obligation d’en acheter aux producteurs bruxellois (dont Cédric fait partie). Dans un monde idéal, l’offre et la demande coïncident. Sauf que… par le passé, cette compensation a fait grand bruit en Wallonie. Offre et demande étaient arrivés à un stade où ils ne se rencontraient plus. Souvenons-nous : une mauvaise anticipation du nombre d’installations de panneaux solaires et la revente de ces certificats verts avaient plombé les finances wallonnes. Une bulle non-maitrisée qui a fini par exploser. Une situation qui pourrait se répéter à Bruxelles ?

Les acheteurs de certificats verts se font rares

Aujourd’hui, Cédric, en pleine recherche d’un acheteur pour ses certificats verts, est inquiet. "Jusqu’ici, j’ai toujours réussi à les vendre. Lorsque j’ai installé mes panneaux en 2018, on nous avait assuré un prix minimum légal à savoir 65 euros par certificat vert. Mais en pratique, à cette époque, nous étions bien au-dessus. Je pouvais vendre mes certificats au prix de 95 euros pièce. Installer des panneaux photovoltaïques, c’était encore plus intéressant que prévu. Mais ici, depuis le début de cette année, le prix des certificats verts est en train de diminuer. La meilleure offre est à 85 euros. Ce qui est toujours bien supérieur au montant promis, mais cela diminue tout de même". 

Au-delà de cette faible baisse, pour Cédric, le problème se trouve ailleurs : "Les acheteurs des certificats verts se font rares". Il a fait le test. L’Anderlechtois a contacté les 40 sociétés qui se trouvent sur le site internet de Brugel, organe chargé d’octroyer les certificats verts. Sur les 40 sociétés contactées, 12 ont répondu à sa demande. Dans les 12, 8 refus de rachat de certificats verts pour 4 offres. C'est assez tendu, donc...

"Nous surveillons de près le marché"

Pour tenter d’expliquer pourquoi les certificats verts peinent à trouver des acheteurs, nous avons contacté Brugel. Les refus rencontrés par Cédric sont en fait liés à des quotas. Selon la porte-parole Adeline Morenhout, la situation n’est toutefois pas inquiétante. Le risque d’un scénario wallon est peu probable. "Nous surveillons de près le marché. Chaque année, nous revoyons le quota de certificats verts qui peuvent être attribués aux nouvelles installations des propriétaires. Nous avons aussi la possibilité de modifier le pourcentage de certificats verts que le fournisseur doit rendre à Brugel. Donc, en fin de compte, nous avons deux axes (celui de l’offre et de la demande) pour contrôler la situation et ne pas arriver à cette bulle comme il y a eu en Wallonie". 

D’ailleurs, en janvier 2022, Brugel a augmenté le pourcentage de certificats verts que les sociétés doivent lui déclarer. Manque d’anticipation ? Brugel se défend : "Les quotas ont été établis en 2013. À ce moment-là, il était difficile de se projeter à long terme". 

Adeline Morenhout, porte-parole de Brugel, attire aussi l’attention : "Les producteurs d’énergie peuvent toujours se retourner vers Elia, la société gestionnaire du réseau de transport d'électricité à haute tension en Belgique. L’entreprise a l’obligation de rachat à un prix fixe qui est de 65 euros".

Quoi qu’il arrive, il est donc toujours possible de vendre ses certificats verts au montant minimal. Une sécurité qui fait que "l’investissement dans des panneaux photovoltaïques reste tout à fait intéressant à Bruxelles. Au-delà des certificats verts, il y a évidemment aussi le fait de bénéficier de l’électricité produite par ces panneaux. La consommation des propriétaires baisse".

C’est pour cette raison que si c'était à refaire, Cédric ne changerait rien...


 

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