Une erreur incroyable s’est produite à Habay-la-Neuve il y a quelques semaines. Alors qu’elle venait d’enterrer son fils de 39 ans et qu’elle était en pleine période de deuil, Anne apprend que des ouvriers ont commis une erreur. Son fil a été enterré dans la mauvaise concession.
Le 18 septembre dernier, Anne (prénom d’emprunt), une habitante de Habay-la-Neuve, vit un véritable drame : Pierre (prénom d’emprunt), son fils, décède à l’âge de 39 ans. Après une cérémonie religieuse lors de laquelle sa famille et ses amis lui rendent un dernier hommage, chacun tente de reprendre le cours de sa vie malgré la tristesse. Mais pour la maman, le frère, les sœurs, le filleul et la compagne enceinte de Pierre, cette période de deuil est entachée par une nouvelle perturbante. Il n’a pas été enterré dans la bonne concession.
Deux semaines après l’enterrement de Pierre, Anne reçoit la visite de deux ouvriers communaux qui lui expliquent qu’ils ont commis une erreur. "Quand il est mort, j’ai acheté une concession pour mon fils pour qu’il ait une belle sépulture et qu’il soit bien. Mais les ouvriers se sont trompés de concession et l’ont enterré dans celle achetée par une autre famille", nous explique Anne.
"Le cercueil va être abîmé et je ne veux pas qu’on réenterre mon fils dans un mauvais état"
Bien que sous le choc, la maman ne veut pas que les ouvriers aient des problèmes et accepte que le cercueil de son fils déplacé. "L’erreur est humaine, ça peut arriver, donc j’ai dit que j’étais d’accord pour qu’ils changent son cercueil d’endroit. Mais j’en ai parlé à mes filles et elles étaient très fâchées. Elles ne voulaient pas qu’on bouge le corps de leur frère. C’est vrai que je me dis maintenant qu’après trois semaines sous terre, le cercueil va être abîmé et je ne veux pas qu’on réenterre mon fils dans un mauvais état".
La bourgmestre "n’a même pas pris la peine de venir nous voir ou de nous envoyer un message"
Anne tente alors d’obtenir un rendez-vous avec la bourgmestre pour savoir quelles possibilités se présentent à elle. Elle voudrait aussi présenter son souhait, à savoir proposer à la famille qui a acheté la concession d’échanger avec la sienne et ainsi ne pas devoir bouger le cercueil de son fils. "Mais elle n’était pas là et je n’ai pas encore pu la rencontrer. Ce que je trouve très dommage aussi, c’est qu’elle n’a même pas pris la peine de venir nous voir ou de nous envoyer un message, un petit mot pour s’excuser. Elle a juste dit à ma belle-fille que la commune interviendrait financièrement, mais je ne vois pas pourquoi il en serait autrement vu que l’erreur vient de chez eux."
Anne apprend qu’elle ne pourra normalement pas assister à l’exhumation et à l’inhumation
Après plusieurs appels et visites à la commune, Anne apprend qu’elle ne pourra normalement pas assister à l’exhumation et à l’inhumation. Cette réponse est, pour elle, inacceptable. "La compagne de mon fils, qui est enceinte, et moi-même voulons y assister. Mes deux filles aussi. Elles avaient déposé des petits cadeaux sur le cercueil et veulent les récupérer pour les mettre dans la nouvelle tombe".
"Ma belle-fille va avoir un enfant dont le père vient de mourir et elle ne devrait pas avoir à s’occuper de ça"
À la commune, on dit finalement à Anne qu’elle sera prévenue 1/2h avant l’exhumation. Mais pour cette catholique qui voudrait que la tombe et le cercueil de son fils soient bénis, ce laps de temps est trop court pour pouvoir faire venir un prêtre. Elle espère pouvoir rencontrer prochainement la bourgmestre pour que celle-ci apporte des solutions concrètes. "C’est déjà un moment très difficile pour notre famille. Ma belle-fille va avoir un enfant dont le père vient de mourir et elle ne devrait pas avoir à s’occuper de ça. Je sais qu’il y a plein de morts partout et je ne veux pas me plaindre, mais j’aimerais juste qu’on ait l’opportunité de faire quelque chose de beau pour mon fils."
Nous avons tenté de joindre Isabelle Poncelet, la bourgmestre de Habay-la-Neuve, à plusieurs reprises pour tenter pour savoir ce qu’elle comptait mettre en place pour aider cette famille et pour essayer de comprendre comment une telle erreur avait pu se produire, mais elle est restée injoignable.
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