Dans cette rue à sens unique de Frameries, certains parents qui amènent leur enfant à l'école ne se sentent pas en sécurité lorsqu'ils traversent sur le passage pour piétons devant l'école. Comme il s'agit d'une entrée secondaire, ils se sentent délaissés par la commune.
Lydie, une maman de 3 enfants, nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous afin de dénoncer l'insécurité pour les piétons aux abords de l'école de ses trois enfants, l'institut Saint-Joseph à Frameries.
"Mon mari a failli se faire renverser avec les enfants sur ce passage pour piétons par un chauffard qui ne regardait pas. Il s'est arrêté à un centimètre de ma famille parce que mon mari a crié, sinon, il n'aurait pas pu éviter le choc", nous a-t-elle écrit.
Un passage pour piétons qui doit être sécurisé
Dans cette rue, un panneau indique clairement la zone 30, mais comme elle est en pente, les voitures ont tendance à prendre de la vitesse. Certaines peinent à s'arrêter lorsqu'elles arrivent au niveau du passage pour piéton devant l'école. Tandis que d'autres se garent partiellement sur le passage protégé, ce qui réduit encore la visibilité des automobilistes en approche.
Lydie a voulu dénoncer l'insécurité des lieux. "Avec d'autres parents, nous avons mis plusieurs fois sur les réseaux sociaux des photos des véhicules qui mettent en danger les élèves, mais rien n'y fait", déplore la jeune maman de 29 ans.
Une entrée secondaire
Généralement, devant les écoles, des dispositifs spéciaux sont placé pour attirer l'attention des automobilistes sur la présence potentielle d'enfants aux abords. Mais dans ce cas-ci, il s'agit d'une entrée secondaire de l'Institut Saint-Joseph de Frameries, l'entrée principale étant située dans une rue parallèle, la rue Saint-Philomène.
Côté Rue Roosevelt, l'entrée est utilisée par une trentaine d'élèves seulement, nous explique le directeur faisant fonction de l'Institut Saint-Joseph à Frameries, Stéphan Bruneau. "Les élèves sont autorisés à se diriger vers cet accès si les parents sont présents. De plus, à l'heure de l'entrée et de la sortie des classes, un enseignant accompagne le rang pour assurer la sécurité des enfants", nous explique-t-il.
Lydie constate que les parents veulent à tout prix stationner le plus près possible de l'école, et les riverains le plus près possible de chez leur domicile, quitte à enfreindre le code de la route. Ce que confirme la direction de l'établissement scolaire. "Ce matin, j'ai dû intervenir et faire venir la police car des parents se garent en partie sur le passage pour piétons", nous a expliqué Stéphan Bruneau le jour où nous l'avons contacté. Il souhaite "s'occuper de ce dossier pour sécuriser les alentours."
©RTLINFO
Sensibilisation des parents et appel à la commune
Par le passé, Lydie a déjà interpellé l'ancien directeur de l'établissement, qui a déjà fait tout ce qui était en son pouvoir. "Il a mis plusieurs courriers dans les fardes de communication des élèves. Il a fait le nécessaire en remontant l'information à la commune et à la police, il sensibilise les parents au maximum mais rien n'y fait", nous indique cette maman inquiète. Stéphan Bruneau, qui est directeur faisant fonction depuis peu, continue donc l'action de son prédécesseur.
Une demande a été faite afin que la police de proximité intensifie ses contrôles et des agents Protection & Sécurité (APS) viennent parfois assurer la sécurité aux abords de l'école. Mais Lydie est bien consciente qu'ils ne peuvent pas être partout dans la ville, qui compte de nombreux établissements scolaires. Ce qu'elle réclame donc avec les autres parents inquiets, c'est la sécurisation des lieux.
"Ce qu'on voudrait, c'est que le passage pour piétons soit dégagé, sécurisé, que les voitures nous voient sur le trottoir quand on va traverser. Le problème, c'est vraiment ça : ils ne nous voient pas parce qu'ils se garent en ne respectant pas les distances avec le passage pour piétons", clame la jeune maman.
Qu'en pense l'Institut Vias ?
Pour Benoit Godart, porte-parole de l'Institut Vias, un aménagement devrait être effectué par les autorités communales. Après inspection des lieux via Google Street View, il recommande le placement de potelets, "pour empêcher les voitures de se garer sur le trottoir devant l'école et en-deçà du passage pour piétons pour empêcher les voitures de se garer à moins de 5 mètres", nous a-t-il expliqué. Pour ce spécialiste de la sécurité routière, le "marquage routier doit être refait". Il recommande un passage pour piéton avec le fond rouge, qui attire l'attention. La zone 30 devrait aussi être plus visible : "C'est une zone 30 rikiki, avec juste le panneau. Il faudrait mettre des marquages au sol indiquant la zone 30 et du mobilier urbain pourrait être utilisé", ajoute Benoit Godart.
Il estime que même si les enfants sont moins nombreux à utiliser cet accès à leur école, ils ont droit à la même sécurité que ceux qui passent de l'autre côté. "Pour un budget limité, un peu de peinture et quelques potelets, la sécurité s'en verrait fortement accrue", insiste-t-il.
"Une entrée de service" pour la commune
Du côté de la commune, on nous répond que certains aménagements sont prévus dans les prochains jours ou les prochaines semaines: "L’administration communale doit, comme pour l’ensemble des passages pour piétons, procéder à leur entretien. Celui-ci se fait lorsque les conditions climatiques sont appropriées, aux environs des mois d’avril, mai. Nous devons également installer des potelets au cours de la même période", précise Philippe Wilputte, directeur général de l'administration communale de Frameries.
Le souhait de la commune serait que cet accès, qu'il qualifie d'"entrée de service", ne soit plus utilisée. "Vous devez savoir que la Direction a informé, a insisté et a affiché, à l’attention des parents, une circulaire leur demandant d’utiliser la sortie principale qui est totalement sécurisée", nous a expliqué Philippe Wilputte.
"Faire rentrer tous les élèves par l'entrée principale, ce n'est pas possible car c'est trop encombré le matin, estime Lydie, la maman qui nous a interpellés. C'est encore plus difficile de se garer de l'autre côté".
"Un effort" des parents
Tant qu'elle aura la possibilité de passer par cet accès jugé "plus pratique", la maman de 29 ans continuera donc de l'emprunter. Elle espère que son message sera entendu et que la sécurisation du passage protégé sera suffisante.
Elle tient finalement à appeler à la courtoisie et au respect du code de la route des parents le matin devant les écoles : "Les parents veulent se garer le plus près possible de l'école plutôt que de marcher un peu. Qu'ils fassent un petit effort".
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