Nadine est journaliste automobile. Ce mardi 22 mars, elle devait décoller de l'aéroport de Bruxelles, direction Monaco en compagnie de quatre autres collègues pour un essai de la nouvelle Alfa Romeo Giulietta. Elle entre dans le parking 2 de l'aéroport à 7h53. Sa place habituelle n'est pas disponible, elle doit monter jusqu'au niveau 6 pour se garer. Elle ouvre sa valise dans le coffre et remet des choses en place quand soudain elle entend une explosion. Il est 7h57, le premier kamikaze s'est fait sauter. Mais ça, Nadine ne le sait pas encore. "Ce n'était pas du tout un bruit d'accident", dit-elle. Une deuxième explosion, "plus forte", survient "directement après" (une trentaine de secondes, a indiqué le parquet). La violence de la déflagration est telle qu'elle sent le bâtiment bouger. "Mais je n'imaginais pas l'ampleur", confie-t-elle. Valise en main, elle prend l'ascenseur pour rejoindre le hall des départs. Et y rencontre des gens qui lui font prendre conscience de la gravité de ce qui vient de se produire. "J'ai rencontré une fille blessée au genou avec un foulard noué sur la blessure et ensuite une famille, un papa tenant un bébé, trois enfants et la maman qui tremblait qui m'ont annoncé qu'il s'agissait d'une bombe", décrit-elle.
Elle décide de ne pas aller plus loin. Elle remonte en ascenseur jusqu'au sommet du parking. De là, elle voit l'entrée du hall. "Dans les minutes qui ont suivi, on a entendu des pompiers, ambulances, la police. C'était très impressionnant comme vitesse de réaction. Des agents disaient aux gens de rester à l'abri dans les bâtiments, que l'aéroport était bouclé". Nadine décide de quitter les lieux. Elle reprend sa voiture. Elle paie son ticket à 8h30. Les bombes ont explosé il y a maintenant une demi-heure. Elle parvient à la sortie. La barrière est ouverte. À côté, le gardien Interparking lui fait signe qu'elle peut passer. Nadine roule et constate que dans l'autre sens la police a bloqué l'accès à l'aéroport au niveau du Ring, ce qui provoque d'importants bouchons. Mais rien dans le sens de la sortie. Nadine se retrouve sur le Ring sans encombre puis gagne l'autoroute E411.
Nadine s'interroge. N'aurait-il pas fallu contrôler la sortie de l'aéroport pour empêcher la fuite d'éventuels suspects? "Après réflexion, j'ai voulu vous faire part de cela, car cela signifie que le terroriste a très bien pu faire la même chose que moi et quitter facilement l'aéroport", pense-t-elle.
Signalons que le terroriste recherché, l'homme vêtu d'une veste claire et portant un chapeau sur la photo saisie par une caméra de surveillance, a déposé son sac avec une bombe (plus puissante que les deux autres qui ont explosé, a précisé le parquet), puis il a quitté les lieux, ceci avant l'explosion des deux kamikazes. Il est donc possible qu'il avait déjà quitté l'aéroport quand les kamikazes ont déclenché leurs charges explosives.
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