Sabrina, une Bruxelloise, s’est blessée au pied durant ses vacances en Turquie. La jeune femme de 19 ans est très étonnée du montant qui lui a été demandé pour être soignée sur place: près de 390 euros qu'elle a dû payer immédiatement.
Se blesser en vacances, une mésaventure qui arrive malheureusement trop souvent mais dans le cas de Sabrina, la facture a été plutôt salée: près de 390 euros pour une banale blessure au pied. "Je suis choquée du prix que j’ai dû payer dans une clinique ici en vacances en Turquie", nous a-t-elle écrit via le bouton orange Alertez-nous.
Tombée à la mer, la jeune fille ne pouvait plus s'appuyer sur son pied droit. Après s’être fait conseiller dans son hôtel, elle s’est donc rendue dans un centre assez proche de son lieu de villégiature. "J'ai fait une radio, rien de casser, juste une déchirure des ligaments. Ils m'ont mis un bandage et une attelle et m’ont demandé de payer sur le champ une somme de 390 euros", poursuit-elle.
"Escortée jusqu’à la banque"
La bruxelloise a alors demandé de recevoir la facture en Belgique. Mais la clinique a refusé. "J’ai été escortée jusqu’à la banque en voiture pour retirer de l’argent. J’avais peur car j’étais seule à l'étranger avec ma meilleure amie". Comme de nombreux vacanciers, la jeune femme de 19 ans n’a pas contracté d’assurance voyage et s’interroge: "Que ce serait-il passé si nous n'avions pas eu assez d'argent sur notre compte?".
Dans les lignes qui suivent, nous allons voir si Sabrina aura droit à un remboursement et si oui dans quelles conditions? Nous allons aussi tenter de donner des conseils à l’attention des futurs vacanciers pour éviter de tels ennuis.
Les cliniques privées gonflent-elles les prix sur les lieux de vacances?
Première constatation: Oui, certaines cliniques gonflent les prix sur les lieux de vacances. L’étonnement de Sabrina est donc justifié. Dans la pratique, les mutualités constatent d’importants suppléments, principalement dans trois pays: l’Espagne, la Grèce et la Turquie. Les délais pour avoir un rendez-vous dans un hôpital public sont très longs et donc "quand un touriste a un problème dans ces pays, on a tendance à les envoyer vers de cliniques privées. Et forcément ces personnes se retrouvent avec des suppléments à leurs charges", pointe Stefano Fragapane, le chef du service soins de santé de la Mutualité socialiste du Brabant, l'organisme auprès duquel la jeune femme est affiliée. Stefano Fragapane nous confirme également que la Medlife Clinic de Bodrum (l’établissement dans lequel Sabrina a été soignée) est connue de ses services: "On a déjà reçu pas mal de factures de cette clinique".
Deuxième constatation: Une assurance voyage est comprise dans l’assurance complémentaire de la mutualité. Elle couvre les soins à l’étranger (soins ambulatoires et frais d’hospitalisation) et le rapatriement si nécessaire. Cette assurance est valable en Europe mais également dans certains pays avec lesquels la Belgique a signé une convention bilatérale et c’est le cas de la Turquie.
Concrètement, que doit-faire Sabrina pour obtenir un remboursement?
Transmettre les factures originales acquittées et accompagnées des preuves de paiement à la mutualité et ce dans un délai de deux ans.
La mutualité réceptionne le document et le soumet à l’étranger, c’est-à-dire qu’elle va demander la tarification en vigueur en Turquie. Sur base de cette tarification, la mutualité socialiste du Brabant va compenser la différence grâce à l’assurance complémentaire et elle retire la franchise de 25 euros. Sur les 388,97 € payés en Turquie, le patient a droit à un remboursement de 363,97 €. Il ne doit donc payer que 25 € sur le montant total.
Ceci ne vaut évidemment que si l’affilié est en ordre de paiement des cotisations à l’assurance complémentaire, ce qui n’est malheureusement pas le cas de Sabrina. Malgré cela, la jeune fille peut tout de même prétendre à un remboursement partiel. Le gestionnaire du dossier écrit au patient pour lui proposer un choix: soumettre la facture à la tarification turque (et donc vérifier à quels remboursements aurait droit un affilié turque en Turquie) ou faire appel à la tarification belge. "On va essayer de retrouver dans le détail de la facture, des prestations équivalentes en Belgique. Sur base de cela, on pourrait rembourser une somme de 119,48 € sur les 388,97 € qui sont réclamés", détaille Stefano Fragapane, le chef du service soins de santé de la Mutualité socialiste du Brabant.
Comment choisir entre les deux options?
"On ne peut jamais conseiller vraiment nos affiliés puisqu’on ne connait pas les règles propres à chaque pays", répond Stefano Fragapane. Mais une chose est sûre, il y a un gain de temps certain. Si c’est le tarif belge qui est appliqué, ça prendra quelques jours. "Mais si on opte pour une tarification turque, on aura une réponse dans six mois", ajoute encore Stefano Fragapane.
De retour en Belgique, la jeune fille se réjouit de n’avoir aucune séquelle: "Déjà sur place, après quatre jours, ça allait beaucoup mieux" mais elle reste critique vis-à-vis de la clinique qui l’a prise en charge en Turquie: "Ils auraient pu me prévenir que cela allait coûter aussi cher. Ils en ont profité…".
Des conseils avant le départ
Pour éviter les soucis durant les vacances, le chef du service soins de santé de la Mutualité socialiste du Brabant formule quelques conseils importants. Tout d’abord: vérifier que vous êtes en ordre de paiement de l’assurance complémentaire. La différence de remboursement si vous n’êtes pas couvert est assez énorme (Dans le cas de Sabrina, 119 ou 364 €).
Ensuite, contacter la mutualité pour voir s’il n’y a pas des documents qui peuvent être utiles avant de partir. Si vous voyagez dans un pays de l'Union européenne (ou en Suisse, en Norvège, en Islande ou au Liechtenstein), demandez votre carte européenne d’assurance maladie. La CEAM prouve que vous êtes en ordre avec l’assurance maladie belge.
Enfin, si vous vous rendez en dehors de l’Europe et du bassin méditerranéen, souscrivez une assurance voyage.
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