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Sophie, indépendante complémentaire, n’a droit à aucune aide: "J'espère que les soldes vont bien donner"

Sophie, indépendante complémentaire, n’a droit à aucune aide: "J'espère que les soldes vont bien donner"
 
CORONAVIRUS
 

"Comme beaucoup d'autres commerçants nous avons beaucoup souffert d'être "non essentiels" aux yeux de nos dirigeants qui n'ont visiblement pas besoin de s'habiller ! Nous devons continuer à payer nos factures et nous sommes complètement abandonnés à notre triste sort. À ce jour aucune aide n'est prévue pour nous aider, même pas de droit passerelle", a dénoncé Sophie via notre bouton orange Alertez-nous.

Pas de droit passerelle pour les indépendants complémentaires qui ne cotisent pas assez

Sophie tient le magasin de vêtements Le temps des copines à Mons. Elle a dû fermer boutique du 1er novembre au 1er décembre dernier. Elle s’attendait alors à pouvoir obtenir une aide via le droit passerelle coronavirus. Il permet d’obtenir une indemnité mensuelle de 1.614,10€ avec charge de famille ou 1291,69€ sans charge de famille. "La règle générale, c’est qu’un indépendant qui ne fait que ça a toujours eu droit à toutes les aides", rappelle Marie Stasse, la porte-parole du ministre fédéral des Indépendants et des PME David Clarinval.

Le problème, c’est que Sophie ne fait pas que ça. Elle est indépendante complémentaire. Et quand on a ce statut, il faut avoir cotisé 746,23€ par trimestre pour obtenir cette aide… Ce qui n’est pas son cas. "Parce que j'avais ouvert il y a moins d'un an, je n’avais pas encore payé de cotisations sociales. Et comme je suis en pertes je n'en paierai toujours pas."

La seule aide qu’elle aurait pu obtenir, c’est la mesure de report d’un an du paiement des cotisations sociales… qu’elle ne paie donc de toute façon pas. De plus, ce type de report "ne servirait à rien", estime-t-elle, puisqu’il faut rembourser après.

"J’ai 3000€ de frais fixes sans compter les factures fournisseurs"

Pour s’en sortir malgré tout, "lors du premier confinement, j’ai été aidée par ma banque. Je leur ai dit 'ou vous m'aidez ou je coule et vous aussi'. Ils m'ont fait un prêt Covid. Mais ce n’était qu’une fois et la somme prêtée a été utilisée", raconte-t-elle.

Ses autres revenus ? "Mon mari travaille et je cumule avec un autre job le matin. Je pensais l’arrêter mais je ne peux pas."

La réouverture de son commerce après un mois, en décembre, elle l’a donc accueillie avec soulagement. Car sans aide, difficile de faire face aux frais. "Je n’ai pas de loyer mais un crédit, parce que j’ai acheté la surface commerciale pour lancer le commerce. J’ai 3000€ de frais fixes sans compter les factures fournisseurs", détaille Sophie.

Des soldes capitaux... et se réinventer en cas de reconfinement

Mais décembre n’a pas été un aussi bon mois qu’escompté. "La fréquentation est plus faible que l'année précédente. Les gens ont fait la plupart des achats via internet. Je les comprends, je ne les critique pas. Je pense aussi que les gens ont peur de sortir et puis il y a le télétravail, donc les gens sortent beaucoup moins."

Aujourd’hui, les soldes ont commencé. Un moment-clé dans l’année. "J'espère que les soldes vont bien donner, le démarrage est bon mais lent... Je compte vraiment sur les soldes pour pouvoir payer la nouvelle collection."

Quant à la suite de l’année, Sophie se prépare au pire, mais avec persévérance : "Honnêtement, je n'ai plus d’argent de côté, c'est terminé. Je n’ai plus rien en réserve. Et je suis certaine que le 3ème confinement arrive... Mais on va se battre et mettre un maximum en vente sur le site internet et les réseaux sociaux."

 


 

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