Un passager de la SNCB a été témoin d'une scène qui l'a profondément choqué: un passager en infraction insulte et menace verbalement un contrôleur de la compagnie de transport. Le réflexe d'Axel a été de filmer la scène avec son smartphone et de nous la transmettre via le bouton orange Alertez-nous. "Merci aux contrôleurs de la SNCB qui ne lâchent rien par rapport à un comportement déplacé et arrogant de la part d'un voyageur qui a essayé de jouer mais qui a perdu. Il faut rester calme face à ce genre de personnage, les insultes, les menaces et autres...", nous a écrit notre témoin.
Put***! Je vais les frapper! Je vais les claquer! Je vais leur déclasser leur mère, je vais leur donner une raison de me mettre en prison
D'après Axel, l'incident s'est déroulé vendredi dernier sur la ligne Ostende-Welkenraedt aux environs de 19H15. Un voyageur venu avec son chien et buvant de l'alcool s'est installé en première classe, alors qu'il était muni d'un billet pour la deuxième classe. Face à ce comportement, le contrôleur du train a appliqué le règlement de la SNCB en infligeant une amende à l'individu.
Sa réaction a été extrêmement injurieuse, allant jusqu'à des menaces verbales. Une fois que le contrôleur s'est déplacé vers un autre wagon, l'homme a poursuivi ses insultes durant une conversation téléphonique avec l'un de ses proches. C'est cette conversation qu'Axel a enregistrée:
"Je vais leur taper dans la gueule, tu vas voir! Non non! Ils ont ma carte d'identité et ils ne veulent pas me la rendre, ils ont bloqué le wagon, tu rigoles ou quoi?! En plus c'est un petit jeune de 22 ans, je lui mets deux claques il tombe sur son cul. Put***! Je vais les frapper. Je vais les claquer, je vais claquer la femme et je vais claquer le gardien. Je vais les claquer. Je vais descendre et je vais les claquer! Ils ont ma carte d'identité, moi je vais leur déclasser leur mère, je vais leur donner une raison de me mettre en prison. Fils de **** ! 175 euros?! Je vais porter plainte moi. T'sais quoi, maintenant ils m'ont mis l'amende, moi je reste en première classe. Quand je reviens à Liège, je vais déposer plainte et je ne paierai pas cette put**** d'amende de ces fils de ****. J'ai demandé à retourner dans mon wagon, j'ai pas fait attention, c'est pas grave. "Ah non monsieur, je vous mets l'amende. Et en plus vous buvez une bière, je pourrais encore vous en mettre une", qu'il dit. Mais vas-y mets-la, je vais te mettre ta tête dans la vitre. Fils de **** va".
L'homme a encore poursuivi son déferlement, jusqu'à proférer des insultes racistes. "J'ai la haine. […] Là il est juste là au bout, j'ai juste envie de me lever et de lui mettre trois patates. Mais si je fais ça je vais encore me foutre dans la merde. C'est un Flamand de merde. C'est un sale Flamand".
Il a exagéré l'amende à 175€, et le contrôleur n'a pas gardé sa carte d'identité
Au milieu de ses menaces et insultes, l'individu évoque une amende de 175€. Une somme qui semble étrangement élevée, car dans ce genre de cas, la SNCB nous précise que le contrôleur propose à la personne de payer le prix du billet en première classe, ce qui représente un surplus de 7€. Si le contrevenant refuse de payer cette somme immédiatement, l'amende est alors de 75€. Axel nous fournit une explication: "L'amende est bien de 75€, qu'il a extrapolé et exagéré en 175€. De plus, le contrôleur n'a pas gardé sa carte d'identité et n'a pas verrouillé le wagon, comme il le prétend".
Si Axel a décidé de témoigner, c'est pour souligner le travail compliqué des contrôleurs. "Cela prouve bien le travail difficile des accompagnateurs qui sont restés très calmes et pro face à une personne qui savait très bien qu'elle était en tord. Félicitations à eux. Les menaces et agressions ne sont pas assez prises en compte et ils font un métier difficile", confie notre témoin.
Les agressions ont baissé depuis 2011, selon la SNCB
Suite à ce témoignage, nous avons contacté un porte-parole de la SNCB pour lui montrer la vidéo. "Evidemment, ces menaces, verbales ou encore plus graves, sont tout à fait inadmissibles vis-à-vis des accompagnateurs, qui ne font que leur boulot et qui travaillent tous les jours dans les trains afin d’informer les voyageurs, veiller à la sécurité, ainsi que faire le contrôle des tickets", confie Bart Crols.
Après vérification, le porte-parole n'a pas trouvé de rapport en interne sur une agression dans le train en question. Heureusement, le déferlement de haine s'est donc limité à des paroles, et ne s'est pas transformé en actes.
De façon générale, les cas d'agressions semblent être en baisse, selon les chiffres de la SNCB. "Même si les agressions physiques ou verbales contre le personnel à bord des trains a baissé significativement depuis 2011, la SNCB continue d’être vigilante par rapport à cette problématique", indique le porte-parole de la compagnie. En 2011, 1.230 cas avaient été constatés, contre 976 cas en 2017. Des augmentations ont cependant été constatées en 2016 et 2017 par rapport aux années précédentes, selon l'entreprise. "La plupart des cas d’agressions sont liés aux discussions commerciales", précise Bart Crols.
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