"Que dit la loi pour les personnes qui regardent un film sur leur téléphone alors qu’ils sont au volant?", a demandé un individu via notre bouton orange Alertez-nous, nous soumettant une vidéo sur laquelle on voit un conducteur qui avance en accordéon dans une file, tout en regardant une émission sur un smartphone appliqué à son pare-brise à droite du volant (voir la vidéo ci-dessus).
Nous avons relayé la question de l'alerteur à Benoit Godart, le porte-parole de Vias, l'institut qui vise à améliorer la sécurité routière, ainsi que la mobilité et la sécurité en général. "C'est devenu le fléau de la circulation", considère notre interlocuteur. Il concède que regarder un film sur un écran dans sa voiture n'est pas illégal en soi, le conducteur ne tenant pas le smartphone en main. Toutefois, un policier peut verbaliser ce comportement sur base de l'article 8.3 du code de la route. Cet article déclare que l'automobiliste "doit être constamment en mesure d'effectuer toutes les manoeuvres qui lui incombent et doit avoir constamment le contrôle du véhicule ou des animaux qu'il conduit." Or, le fait de regarder un film tout en conduisant distrait le conducteur et peut le rendre dangereux. Cette infraction à l'article 8.3 sera sanctionnée d'une amende de 116 euros.
Outre le risque d'accident, comme par exemple emboutir la voiture de devant parce que le conducteur, distrait par son film, n'a pas vu qu'elle freinait, ou encore heurter une moto parce que la voiture dévie de sa trajectoire sur la gauche sans que son conducteur ne le remarque, Benoit Godart met également en avant les perturbations de la mobilité créées par ce comportement. En effet, ces automobilistes réagissent souvent tardivement, par exemple au redémarrage dans un bouchon ou lors du passage au vert d'un feu de signalisation, provoquant des secondes perdues qui additionnées les unes aux autres entraînent une détérioration de la mobilité et irritent les conducteurs qui suivent derrière.
"Ces images sont assez terribles, c'est un véritable fléau" de la circulation routière à notre époque, insiste le représentant de Vias qui estime qu'il faudrait se montrer plus sévère et mettre plus souvent en place des opérations de contrôle.
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