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Harcelée, Maëlle, 14 ans, avait mis fin à ses jours à Jumet: "Ma fille n'a pas eu de porte de sortie"

 
 

Maëlle, 14 ans, scolarisée au sein de l'école Saint-Joseph Notre-Dame de Jumet (Charleroi), s'est suicidée le 31 janvier 2020 à Jumet à la suite de faits de harcèlement scolaire et de la diffusion sur les réseaux sociaux d'images et de vidéos à caractère sexuel.

Dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Emmanuel, son papa, s'est exprimé pour la première fois. "Ma fille n'a pas eu de porte de sortie. Quand une jeune fille se voit nue sur des réseaux sociaux, c'est la pire des hontes qu'elle peut avoir. C'est la honte d'en parler à ses parents et par rapport à toute la société. Il n'y a pas aujourd'hui un outil qui permettrait à un enfant dans cette situation d'avoir une porte de sortie", souligne-t-il. "Ces vidéos circulaient depuis le 24 décembre 2019, et ma fille a tenu 5 semaines avec ce poids sur les épaules. Dans le centre scolaire, elle a été vue en train de pleurer, mais nous ne le savions pas. Personne n'a réagi. Elle a laissé un message, mais je n'y ai pas encore eu accès via le dossier".

Pour le père de Maëlle, la longueur du procès n'est pas "supportable". "On revit à chaque fois la même histoire. Je n'arrive pas à dormir."

Il ajoute: "Je voudrais que les choses bougent, qu'il y ait une prise de conscience des autorités politiques."

Le procès à Charleroi du harceleur de 16 ans a été reporté

Le procès du principal suspect à la suite du suicide de la jeune Maëlle a par ailleurs été reporté au 17 mai prochain par le tribunal de la jeunesse de Charleroi.

Un suspect âgé de 16 ans est en aveux des préventions à sa charge, notamment d'avoir diffusé une vidéo de la jeune victime nue "pour se venger".

Trois jeunes mineurs, dont le principal suspect âgé de 16 ans, qui a reconnu être à l'origine de la diffusion d'une vidéo de la jeune victime nue "pour se venger", sont poursuivis devant le tribunal de la jeunesse. Ils comparaissent séparément. Le 18 mars dernier, une première mineure de 14 ans a été condamnée à effectuer une prestation éducative de 75 heures. Le jeune homme de 16 ans, considéré comme le principal instigateur du harcèlement de Maëlle, a comparu lundi matin devant le tribunal de la jeunesse. Le dossier, qui a été en partie évoqué durant une quarantaine de minutes, a finalement été reporté au 17 mai prochain à la suite de l'intervention de la compagnie d'assurance de la mère du suspect, qui a sollicité la remise pour la mise en état du dossier. "Évidemment, c'est très difficile à vivre pour les deux parents. Ça aurait été un soulagement, si je puis dire, que le dossier soit plaidé aujourd'hui", a confié Me Pierre Huet, conseil du père de la jeune Maëlle et partie civile.

"Les faits les plus graves, dont le jeune homme est en aveux, sont passibles pour un majeur de la peine de réclusion criminelle de 15 à 20 ans. C'est dire si les faits sont passibles de peines extrêmement lourdes." Le troisième mineur poursuivi comparaîtra le vendredi 2 avril devant le tribunal de la jeunesse de Charleroi.


 

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