La députée wallonne et ex-ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, règle ses comptes dans un livre au titre coup de poing: "Galant, je vous dis merde!". Elle évoque son enfance, la difficulté de faire de la politique et plusieurs épisodes qui ont marqué son mandat sur un ton amer.
Les bourrasques n'ont pas manqué pendant à peine un an et demi: approximations sur le montant des économies à réaliser à la SNCB, qui lui colleront à la peau, maladresses dans la désignation d'un cabinet d'avocats dans le dossier du survol de Bruxelles, report de la mise à 4 voies du RER et enfin la révélation d'un rapport de la commission européenne sur la sûreté aéroportuaire qui provoquera sa chute.
Dès le début de son mandat, elle est cible de critiques. "Je pense que Didier Reynders les a clairement alimentées"
Tout au long du livre, Jacqueline Galant se pose en victime, que ce soit du jeu médiatique, du patron de l'administration des transports, Laurent Ledoux, ou de la guerre des clans au sein du MR. Si elle décrit le premier ministre Charles Michel comme son "deuxième frère", elle charge en revanche la barque de Didier Reynders. Dans la guerre des clans qui déchire le MR en 2010, elle est une "Michélienne" de la première heure. A la lire, elle l'a payé au prix fort. Dès le début de son mandat, elle est la cible de critiques. "Je pense que Didier Reynders les a clairement alimentées", affirme-t-elle. "Pilonner (avec succès) les 'hommes' de Charles Michel était l'occasion rêvée pour Didier Reynders de s'en prendre au premier ministre sans devoir l'attaquer frontalement". Et lorsqu'elle décide de démissionner, elle apprend qu'elle l'a déjà fait par une fuite venant du "kern" dans la presse. Elle y devine là encore la main de Reynders.
Jacqueline Galant se livre aussi de façon plus intime. Elle décrit son amour pour son père et la répulsion que ses conquêtes féminines lui inspirent, le complexe de se sentir "grosse et moche" à l'adolescence, ses déceptions amoureuses, le sacrifice de sa vie privée au profit de la politique et la blessure d'être prise pour l'"idiote du village". Elle ne fait pas de plan sur l'avenir. "On verra dans trois ans", souligne-t-elle.
"Finalement, vous avez couché avec les Michel père et fils ou pas ?"
Jacqueline Galant revient aussi sur des relations qu’on lui a prêtées. "On m’a prêté des aventures avec les Michel. Le père et le fils. "Forcément si elle est là, c’est aussi parce que… vous voyez hein ?". On m’a aussi prêté une aventure avec Théo Francken", dit elle. "Finalement on m’a prêté tellement d’aventures que j’ai été assez surprise moi-même quand on me les révélait", réagit-elle au micro de notre journaliste Mathieu Col.
Il veut en avoir le cœur net: "Finalement, vous avez couché avec les Michel, père et fils ou pas ?". "Non, je vous rassure, je n’ai jamais eu de relations sauf amicales".
"Un phénomène de nivellement par le bas"
Si elle reste passionnée par la politique, la cheffe de file du MR en région montoise livre un constat pour le moins pessimiste. "La vérité, selon moi, c'est que le monde politique est en proie depuis plusieurs années à un phénomène de nivellement par le bas. Le politique ne gère plus grand chose, il est balayé par des courants, qu'ils soient financiers, idéologiques ou partisans. Il observe sans cesse les médias sociaux, les buzz, les petites phrases des uns et des autres; pour beaucoup, faire de la politique consiste dès lors à être capable de se positionner au centre d'une arène, en faisant du bruit et du vent, le résultat et l'obligation d'avancer n'étant plus du tout un objectif".
Jacqueline Galant insiste sur la "violence" du monde politique. Elle en dresse le portrait, parfois sans fard, notamment lorsqu'elle évoque l'appétit sexuel des hommes de pouvoir. "Ils ont besoin d'une reconnaissance affective et cela passe, aussi, par l'entrejambe", dit-elle. L'ouvrage est publié aux éditions Luc Pire.
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