"C'est le moment de se mettre à la recherche d'un partenaire privé disposant de l'expertise pour la SNCB, qui a besoin d'un vent nouveau", a affirmé mardi matin le vice-Premier ministre Open Vld Alexander De Croo, en charge notamment des Télécommunications et de La Poste.
Alexander De Croo a fait une comparaison avec bpost et Proximus, qui, par le passé, ont ouvert leur capital aux partenaires privés disposant d'une expertise. "Belgacom l'a fait au moment où l'entreprise devait recevoir coup de pouce, notamment en matière de réseaux. Idem pour bpost. Et regardez où ils sont. Proximus est une entreprise moderne. Quant à bpost, c'est l'entreprise de service postal la plus forte d'Europe."
Pour Alexander De Croo, ce moment est à présent arrivé pour la SNCB. "Un nouveau CEO arrive. Il devrait être chargé de rechercher un partenaire privé qui puisse prendre une part du capital", a-t-il commenté. Pour le ministre libéral flamand, l'Etat devrait dans un premier temps garder le contrôle de l'entreprise. A ses yeux, l'expertise peut provenir de plusieurs angles.
Y compris une expertise... en gestion des relations sociales
"Il faut bien réfléchir à ce dont la SNCB a besoin. Il peut s'agir d'expertise en matière de mobilité, ou de l'application technologique qui en découle. Mais cela peut aussi être de l'expertise dans les relations sociales tendues... Il importe qu'un partenaire privé amène de l'expertise de l'extérieur vers l'intérieur. Cela peut insuffler une dynamique."
Le vice-Premier ministre est également partisan de la libéralisation de certaines lignes, à l'image de ce qui se fait à l'étranger. Ce sera tout profit pour le client et l'entreprise, juge-t-il.
La CSC critique le timing et l'idée même d'une ouverture à un partenaire privé
La CSC-Transcom estime le moment de cette sortie d'Alexander De Croo "totalement innoportun", a indiqué Marianne Lerouge, responsable générale du rail. "Ce n'est pas une déclaration à faire après six jours de conflit social et d'asphyxie des négociations. Il provoque lui-même un embrasement supplémentaire. Sur le fond et de manière générale, faire appel à des partenaires privés - dont l'objectif est de faire des bénéfices -, on l'a vu à plusieurs reprises, dans d'autres pays, cela ne marche pas ! Il faut prévoir de nombreux investissements, notamment en termes de mobilité. De toute façon, il n'y a pas pire moment pour faire une sortie pareille. On le regrette sincèrement", a déclaré Marianne Lerouge, précisant que les responsables de la CSC-Transcom allaient se concerter sur ce point afin de prendre position.
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