Le Premier ministre Charles Michel (MR) a reporté à la dernière minute le discours de politique générale qu'il devait présenter mardi devant la Chambre des députés en raison de profonds désaccords au sein de sa majorité sur le budget de l'Etat. L'annonce de ce report, qui marque depuis 20 ans le début de l'année parlementaire, fixée par la Constitution au deuxième mardi d'octobre, a été faite au milieu de la nuit par l'entourage du chef de gouvernement libéral francophone.
Ce report d'une déclaration de politique générale, ce n'est pas une première. "Non, ce n'est pas la première fois. On avait notamment assisté à un report lors du gouvernement de Guy Verhofstadt. Il faut bien dire que c'est une annonce formelle la déclaration de politique générale, ce 2e mardi d'octobre est une date symbolique. Et pour le budget et pour la déclaration, il n'y a pas de calendrier qui fait que ce soit impérativement à ce moment-là. Pour ce qui concerne le budget, il y a les délais liés aux attentes de l'Union européenne mais n'oublions pas que formellement et substantiellement d'ailleurs, le budget est discuté en commission parlementaire durant le mois de novembre et le mois de décembre", explique notre politologue Pascal Delwit sur le plateau du RTLinfo 13h.
"Le CD&V ne souhaite pas aller sans rien dans sa besace"
Cependant, on ne peut pas encore parler de crise en ce qui concerne ce blocage des négociations. "Je dirais qu'on n'est pas encore en crise mais le risque est toujours un effet d'emballement. Ce qu'il faut bien souligner, c'est qu'en réalité, dans une certaine mesure, le budget est bouclé, c'est-à-dire le correctif budgétaire et le budget pour 2017 semblent bouclés mais ce que demande le CD&V, c'est d'inclure le budget dans une perspective plus globale et de pouvoir amener quelque chose qui lui est propre, en particulier cette fiscalité sur les plus-values. On sent bien que le CD&V est le perdant de ce conclave budgétaire et donc ne souhaite pas aller à la fois en interne et devant des partenaires sociaux sans rien dans sa besace et c'est pour ça qu'il y a cette insistance de Kris Peeters sur la fiscalité sur les plus-values".
"Aucun des 4 n'a intérêt à aller plus en avant dans une crise"
A Charles Michel, à présent, de trouver une issue au blocage des négociations budgétaires. "Ce que va essayer de faire Charles Michel, c'est son rôle de Premier Ministre, c'est-à-dire remettre les partenaires autour de la table et essayer d'atteindre un point de synthèse sachant somme toute qu'aucun des quatre partenaires n'a intérêt à aller plus en avant dans une crise".
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