Marc Goblet, le secrétaire général de la FGTB, est l’invité de la rédaction de Bel RTL. Antonio Solimando l’interroge sur le projet de loi de réforme du temps de travail.
Antonio Solimando: Sur le fond, qu’est-ce qui vous dérange dans le fait qu’on s’adapte aux besoins de l’entreprise? Parce que ça, ça rend compétitives les entreprises belges, donc c’est pour faire de l’emploi.
Marc Goblet: D’abord, on ne s’adapte pas aux besoins. Moi j’entends le Premier ministre dire: "Jobs, jobs, jobs". On va permettre à des travailleurs de travailler 100 à 360 heures en plus par an, avec le choix de récupérer ou pas. Où est-ce qu’on va créer les emplois? Nous, nous avons mis en avant la réduction collective du temps de travail adaptable à toutes les situations pour éviter à des personnes de tomber malade, pour permettre à des travailleurs âgés de travailler plus longtemps, de permettre à des jeunes de rentrer dans un emploi.
A.S.: Mais si on met à disposition un quota d’heures pour les travailleurs qui peuvent les récupérer, se les faire payer, se les garder pour plus tard dans leur carrière, c’est la liberté du travailleurs. C’est pas plutôt positif pour le travailleur?
M.G.: Ca veut dire qu’on entre dans un système individuel et plus un système collectif. A un moment donné les travailleurs vont se rendre compte que l’intérêt qu’il pense avoir d’un système individuel va se retourner contre eux parce qu’ils n’auront jamais le rapport de force seuls face à un employeur et ils seront soumis aux contraintes de l’employeur, ils n’auront pas le choix des heures quand ils veulent les récupérer, elles seront imposées en fonction de l’organisation de l’entreprise.
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