Aujourd’hui, deux des quatre accusés du procès d’Arlon dit de "l'affaire Dutroux" sont libres. Michel Nihoul, blanchi pour les enlèvements d’enfants, vit à la côte belge. Michèle Martin a été libérée après 16 ans de détention. Quant à Michel Lelièvre et Marc Dutroux, ils sont toujours détenus. Mais jusqu’à quand ?
Quatre ans déjà que Michèle Martin a retrouvé la liberté. Elle la doit à son plan de réinsertion, mais aussi et surtout à la ligne de défense qui fut la sienne durant tout le procès.
Marc Metdepenningen, journaliste judiciaire au journal ‘Le Soir’: "La posture de femme sous influence, mère au foyer victime de la violence de son mari va être quasiment acceptée en ignorant le statut réel qu’elle a, j’en suis persuadé, de femme criminelle."
Jean-Mar Connerotte, ancien juge d’instruction de Neufchâteau: "Elle affirmait lors de ses premières auditions, notamment devant moi, qu’elle n’était au courant de rien. Je ne l’ai jamais crue."
Condamnée à 30 ans de prison, Michèle Martin n’en fera que seize sans jamais éclairer les pans toujours obscurs des détentions d’enfants. "Les parents des victimes sont toujours en demande de ce que furent les conditions précises dans lesquelles leurs enfants ont été sacrifiés. Michèle Martin le sait, mais c’est le secret qu’elle continue de partager avec Marc Dutroux", ajoute Marc Metdepenningen. Depuis un an, Michèle Martin vit à Floreffe.
Jean-Denis Lejeune, père de Julie: "C’est choquant de savoir. Il faut bien se mettre en tête que c’est elle qui a laissé mourir Julie et Melissa de faim dans la cache."
Pas de sortie en vue pour Dutroux
Marc Dutroux fut condamné à perpétuité avec 10 ans de mise à disposition du gouvernement. De quoi éloigner longtemps encore une possible libération.
Jean-Denis Lejeune, père de Julie: "Je sais qu’un jour Dutroux sortira. Le système judiciaire belge ne permet pas de garder quelqu’un à vie en prison."
Pour les psys qui ont sondé l’âme de Marc Dutroux, il restera toujours un psychopathe irrécupérable. Francis Lavenne, psychologue: "Je pense que quand on a goûté à la toute-puissance, c’est un peu comme si on avait affaire à un buveur invétéré. Retourner à une vie où il n’y aurait plus cette intensité et ce sentiment de pouvoir tout faire, cela doit être extrêmement difficile."
Reste le complice de Dutroux, Michel Leliève toujours détenu à la prison d’Ittre. Faute de perspective de réinsertion et conscient de "la gravité de ses actes", selon son avocate, il a renoncé provisoirement à une libération conditionnelle. Condamné à 25 ans de prison, il est seul en cellule.
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