Le personnel des agences pour l’emploi du pays craint pour sa sécurité. La tension est de plus en plus forte avec les chômeurs et les cas d’agression par ces demandeurs d’emploi se multiplient. Un système qui permet d’alerter les autres collègues en cas d’agression a donc été mis en place pour protéger les travailleurs.
Le service flamand pour l’Emploi, VDAB, va installer comme ses homologues wallon et bruxellois un bouton d’alerte dans ses locaux où ont lieu les entretiens avec les chômeurs, afin de permettre à ses collaborateurs de se protéger contre une éventuelle agression d’un chômeur mécontent. Ce bouton d’alerte a été installé dans les antennes du Forem en Wallonie depuis l’an dernier et il est en cours d’installation chez Actiris à Bruxelles. Il s’agit d’un bouton à cliquer sur son écran pour avertir ses collègues qu’on a besoin d’aide.
Des agents de sécurité engagés
Et cette mesure n’est pas la seule à aller dans ce sens. Les antennes des services régionaux de l’emploi prennent des mesures de plus en plus importantes pour protéger leur personnel, en formant celui-ci aux situations de crise et en engageant des agents de gardiennage pour sécuriser les espaces ouverts.
La violence des chômeurs est une réalité, mais son augmentation n'est qu'une perception
L’agressivité grandissante des chômeurs, c'est une tendance que constatent tous les services régionaux d'emploi, que ce soit en Wallonie, à Bruxelles ou en Flandre : l'agressivité des demandeurs d'emplois a augmenté au cours des derniers mois dans toutes les régions du pays.En 2014, le VDAB, en Flandre, a enregistré 77 cas de violence (physique ou verbale, menaces…) dans ses bureaux. A Bruxelles, Actiris parle de près de 30 incidents depuis le début de l'année 2015. Au Forem, 65 incidents ont été répertoriés en 2014. Et même l’Onem n’y échappe pas : 42 incidents en 2014.
S’il est impossible de comparer ces chiffres avec les années précédentes, puisqu’aucun statistique n’existe avant 2014, le ressenti des travailleurs est clairement celui d’une augmentation. C’est en 2014 que l’on a décidé de chiffrer les "faits de tiers", justement parce que les conseillers des services régionaux de l’emploi se plaignaient…
Dès 2016, le Forem et Actiris joueront aussi le rôle sanctionnateur de l'Onem...
Si de nombreuses causes peuvent expliquer l’agressivité grandissante des chômeurs, cela ne risque pas d’aller en s’arrangeant. A partir du 1er janvier 2016, les services régionaux pour l’emploi et la formation seront en effet chargés de réprimander les demandeurs d’emploi qui ne font pas suffisamment d’effort pour trouver un job. Jusqu’à présent, cette tâche était assurée par l’Office national de l’Emploi (ONEM). Mais l’application de la 6ème réforme de l’Etat change désormais la donne. Au Forem, les conseillers ont d’ailleurs insisté pour que ce ne soit pas la même personne qui accompagne le demandeur d’emploi et qui contrôle ses efforts.
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