Ce matin dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh revenait sur la démission forcée du patron de VW, Martin Winterkorn, annoncée hier... et a même posé quelques questions embarrassantes !
Qui est Martin Winterkorn, le patron de VW, le fusible qui a sauté hier … qui est l’homme et quelle est son histoire ? D’abord quelqu’un de charismatique, un meneur d’homme, quelqu’un de neutre et surtout de droit. Un leader. Fils d’ouvrier. Ingénieur, bien sûr, un produit VW chez qui il est arrivé en 1981, et un homme de 68 ans que tout le monde considère comme le meilleur manager de toute l’histoire du Groupe VW.
Avec bien sûr des résultats hors du commun... Winterkorn, c’est Monsieur multiplication. Il a quasiment multiplié par deux le nombre de voitures vendues et le nombre de salariés, il a multiplié par deux le chiffre d’affaires et le nombre d’usines et enfin de huit marques à son arrivée en 2006, le groupe en compte aujourd’hui douze. Résultat: un véhicule sur huit produit dans le monde est aujourd’hui un produit du groupe Volkswagen.
Une fraude qui ne correspond pas au profil de l'homme
C’est également quelqu’un qui connaissait son entreprise en profondeur, un technicien qui se targuait de connaître chaque boulon, chaque vis des modèles du groupe. Vous vous en doutez, c’est un perfectionniste. Et là réside l’énigme de cette affaire. Cette fraude ne correspond pas du tout au profil de l’homme. Mais en même temps, comme il contrôlait tout, il est très difficile de se dire qu’il n’était pas du tout au courant.
Est-ce crédible qu’il ne puisse pas être au courant ? Carlos Ghosn, le PDG de Renault - Nissan a estimé hier qu'il était difficile pour un constructeur de dissimuler en interne une telle démarche tendant à falsifier les mesures d'émissions polluantes. Sous-entendant que de nombreuses personnes devaient être au courant.
Des luttes de pouvoir récentes
Qu’est-ce qui peut alors expliquer cette sinistre affaire ? D’abord, il y a la concentration d’un pouvoir énorme dans les mains de quelques managers et de quelques syndicalistes installés à Wolfsburg au siège historique de la marque.
Ensuite, il y a les luttes de pouvoir, récentes. Martin Wintekorn était récemment parvenu à évincer un leader historique de l’entreprise, Ferdinand Piech, autre super caractère. Deux éléments qui font que Volkswagen est un peu gérée comme une PME familiale, sous la coupe de deux familles, la famille Piech et la famille Porsche.
Un départ inévitable?
Mais il y a aussi la croissance très rapide, les objectifs très ambitieux, qui ont plus que probablement provoqué des concessions, des compromis et cette fraude sur les normes de pollution. En fait, Volkswagen, constructeur automobile numéro 1, connaît exactement le même type de problèmes qu’a connu Toyota il y a quelques années ; quand sa croissance effrénée a provoqué plusieurs scandales liés à des défauts de fabrication.
Le départ du patron de Volkswagen était inévitable ? Oui, même si il ne savait pas, même si il n’est pas directement responsable, quand on délègue, on assume les erreurs de ses subalternes.
Qui pourrait succéder à Martin Winterkorn ? Il y a des rumeurs, démenties par Volkswagen, que ce soit le patron de Porsche qui succède au poste de patron le mieux payé d’Allemagne. Ce qui est sûr c’est que cette décision ne peut tarder. Il va falloir gérer la crise et rassurer les investisseurs.
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