François Hollande était au Stade de France vendredi soir pour un match amical de football France-Allemagne lorsqu'il a entendu une première détonation, puis une deuxième, avant d'apprendre qu'il ne s'agissait pas d'explosions accidentelles et qu'une autre attaque était en cours dans la salle du Bataclan. Le président français a décrété l'état d'urgence et a fermé les frontières du pays.
François Hollande a décrété vendredi soir l'état d'urgence sur tout le territoire suite aux pires attaques terroristes en France qui ont fait au moins 128 morts, soutenu par la classe politique qui a suspendu la campagne pour les régionales dans un mouvement d'unité nationale.
Depuis l'Elysée, M. Hollande a annoncé dans une courte allocution télévisée avant un Conseil des ministres extraordinaire "deux décisions": "l'état d'urgence sera décrété, ce qui veut dire que certains lieux seront fermés, la circulation pourra être interdite et il y aura également des perquisitions qui pourront être décidées" dans toute la région parisienne. L'état d'urgence, qui n'avait pas été décrété depuis les émeutes urbaines de 2005, "sera proclamé sur l'ensemble du territoire", a-t-il précisé dans sa déclaration de trois minutes.
"La seconde décision que j'ai prise, c'est la fermeture des frontières, nous devons nous assurer que personne ne pourra rentrer pour commettre quelque acte que ce soit. Et en même temps que ceux qui auraient pu commettre les crimes qui sont hélas constatés puisse également être appréhendés, s'ils devaient sortir du territoire", a expliqué M. Hollande.
Le président évoque "une horreur"
Le communiqué de l'Elysée, publié à l'issue du Conseil des ministres, évoque en fait "le rétablissement immédiat des contrôles aux frontières", qui entrait en vigueur ce vendredi dans le cadre de la COP21. "Nous avons, sur ma décision, mobilisé toutes les forces possibles" a-t-il ajouté. "J'ai également demandé qu'il y ait des renforts militaires, ils sont en ce moment sur l'agglomération parisienne pour être sûr qu'aucune attaque ne puisse de nouveau avoir lieu", a-t-il ajouté.
Très grave, le président de la République a évoqué des "attaques terroristes sans précédent", chiffrant peu avant minuit le bilan à au moins "plusieurs dizaines de tués, beaucoup de blessés", évoquant ouvertement "une horreur".
Mais le bilan a rapidement évolué: vers une heure, le bilan dépassait la centaine de morts, selon des sources proches du dossier. La capitale était en état de choc, avec de nombreuses lignes de métro coupées, des véhicules de secours circulant à toute allure dans les rues.
"Il y a face à l'effroi une Nation qui sait se défendre"
"J'ai une pensée pour les victimes, très nombreuses, pour leurs familles, pour les blessés, nous devons faire preuve de compassion et de solidarité", a dit M. Hollande. "Ce que les terroristes veulent, c'est nous faire peur, nous saisir d'effroi. Il y a de quoi avoir peur, il y a l'effroi. Mais il y a face à l'effroi une Nation qui sait se défendre, qui sait mobiliser ses forces, et qui une fois encore saura vaincre les terroristes", a aussi déclaré le chef de l'Etat, avant de se rendre au Bataclan avec le Premier ministre Manuel Valls et les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice).
M. Hollande a aussi annulé sa participation au G20 prévu en Turquie, où il sera représenté par les ministres Laurent Fabius et Michel Sapin. Le chef de l'Etat a par ailleurs prévu de réunir samedi matin à 09H00 un conseil de défense après les attaques terroristes.
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