Le corps de Justine Moulin, étudiante de 23 ans, a été confondu pendant plusieurs jours avec celui d'une autre victime.
C'est comme si leur fille était morte une deuxième fois. Les parents de Justine Moulin, âgée de 23 ans et fauchée à la terrasse du Petit Cambodge lors des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, ont été confrontés à un dysfonctionnement lors de l'identification du corps, indiquent nos collègues de RTL France d'après une info du Monde. Ils avaient pourtant appris dès le samedi matin, quelques heures seulement après les terribles fusillades, que leur enfant était décédé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Les parents s'y rendent alors pour approcher le corps de la jeune fille abattue d'une balle de la tête. C'est en tout cas ce que leur affirment les services médico-légaux, selon le témoignage de la mère toujours dans le journal Le Monde. Sur place, le père et les frères se recueillent longuement sur la dépouille. De Justine, il leur restait ainsi une dernière image : un visage méconnaissable, entièrement recouvert de bandages.
Deux corps enregistrés sous un même nom
Mais quatre jours plus tard, le ciel leur tombe à nouveau sur la tête. Une jeune femme de la cellule d'aide aux victimes leur annonce que Justine n'était pas Justine Moulin. Le corps sur lequel ils se sont recueillis n'était pas le bon. Celui de leur fille est en réalité à l'Institut médico-légal de Paris depuis le soir des attentats. Le visage de l'étudiante est intact, car elle est morte d'une balle dans le ventre.
Le corps à l'hôpital, sur lequel le père et les frères ont prié, s'avère donc être celui d'une autre jeune fille désespérément recherchée pendant plusieurs jours. Mais sa dépouille a été enregistrée par erreur, elle aussi, sous le nom de Justine Moulin. Le dispositif de soutien et d'aide aux familles des victimes a donc cru avoir affaire pendant un moment à deux homonymes.
Après la rage et la douleur, les parents de Justine Moulin aimeraient maintenant que leur histoire serve d'exemple pour l'avenir. "Il y a eu des ratés. Les services médico-légaux ont pu être dépassés", confirme un membre de la cellule d'aide aux victimes. Une réflexion est désormais en cours pour améliorer le processus d'identification des victimes, dans l'hypothèse de nouveaux attentats.
Cindy Hubert Julien Absalon (RTL FRANCE)
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